La députée Ericka Bareigts s’est exprimée dans l’hémicycle au sujet de la Dengue. Elle demande plus de moyens de la part de l’Etat.
Ericka Bareigts, députée de La Réunion, a interpellé à l’Assemblée Nationale le gouvernement au sujet de l’épidémie de Dengue à La Réunion.
"L’OMS estime même que la probabilité d’introduction du virus dans des pays tiers se trouve aggravée par l’épidémie actuelle qu’elle qualifie de sans précédent.
La dengue, c’est l’histoire d’une crise sanitaire mal gérée, mal préparée, ce que confirme même Santé Publique France.
Durant tout l’hiver austral, à cause de la fin des contrats aidés et de l’absence de disponibilité des PEC pendant la saison cyclonique, il n’y a pas eu de moyens dédiés pour lutter contre les gites larvaires contrairement aux années précédentes.
Le défaut d’anticipation de la part de l’Etat est d’autant plus grave que La Réunion a vécu une saison cyclonique intense favorable au développement des moustiques et de leurs larves. A défaut de communication claire et de propositions efficaces de la part de l’ARS qui s’est focalisée uniquement sur les gîtes larvaires et non sur la protection des personnes, l’épidémie s’est propagée.
Le gouvernement va prendre trois risques :
- A la veille de l’hiver austral, l’épidémie est loin de s’arrêter avec des gites larvaires largement installés à cause des tempêtes Fakir et Berguitta.
- Pour les mois de septembre et d’octobre, c’est-à-dire l’été chez nous, le risque de flambée n’est pas à exclure : c’est ce qui s’est passé pour le chikungunya il y a dix ans.
- Enfin, une contamination nationale par le moustique tigre présent sur l’Hexagone reste à craindre.
- Toutes les conditions sont ici réunies pour une extension de la crise.
Quelles mesures significatives le gouvernement compte-t-il mettre en place dès maintenant ?
J’ai entendu le gouvernement promettre 300 services civiques. Depuis quand, en France, gère-t-on une crise sanitaire avec des services civiques ?"
"Aujourd’hui, cette lutte anti vectorielle s’articule d’une façon à la fois globale et ciblée. Le service de lutte anti vectorielle demeure en capacité d’intervenir en porte à porte autour des cas isolés signalés et au sein des foyers émergents de dengue lorsqu’ils sont signalés. Suite à ces interventions, plusieurs quartiers de l’île ont ainsi pu échapper au développement de la contagion. Ces opérations ont permis de mutualiser et de concentrer les moyens dans les quartiers concernés grâce à la mobilisation de nombreux acteurs.
Les communes, les intercommunalités en charge de la gestion des décès, les associations porteuses de contrats aidés, les bailleurs sociaux et la Croix –Rouge française. Vous l’avez dit : 300 services civiques vont être recrutés dans les jours qui viennent à La Réunion pour faire de la pédagogie et de la prévention.
Ces actions viendront conforter les traitements insecticides menés par l’ARS et les pompiers en porte à porte. La mobilisation de l’ensemble de ces acteurs permet la mise en oeuvre d’une action à l’échelle de l’île tout en conservant une intervention ciblée à l’échelle de chaque quartier.
Vous avez contacté mon cabinet à cet effet Madame la Députée et nous échangeons de manière régulière avec l’ARS et la préfecture pour mieux anticiper ce type de phénomène. L’arrivée de l’hiver austral ne nous fera pas baisser la garde. Nous mettons tout en oeuvre pour assurer la sécurité des Réunionnais."