C’est une nouvelle qui risque d’alimenter encore la défiance envers la vaccination contre le chikungunya. Les autorités sanitaires ont annoncé aujourd’hui retirer les plus de 65 ans et plus de la campagne Ixchiq après le décès d’une personne âgée s’étant faite vacciner quelques jours plus tôt. Deux autres personnes sont hospitalisées. Des événements graves qui ont conduit la direction générale de la santé à réévaluer en urgence les indications de vaccination.
"Trois événements indésirables graves dont un décès à la suite de la vaccination contre le chikungunya". Ce samedi, les autorités sanitaires annoncent retirer les personnes de plus de 65 ans de la vaccination, sans délai. Un rétropédalage alors même que la campagne de vaccination peinait à convaincre.
"Je me suis fait vacciner pour le Covid, mais pas mes enfants. Pour le chikungunya j’essaie de les épargner également. Je pense que les Réunionnais préfèrent se soigner avec les plantes et les méthodes naturelles".
"On ne sait pas ce qu’il y a dans le vaccin, ça va peut-être nous rendre encore plus malades. Il vaut mieux se soigner avec des tisanes".
Emmanuel Macron et le ministre de la Santé Yannick Neuder avaient d’ailleurs profité de leur déplacement sur l’île pour mettre en avant cette campagne et lui donner un second souffle. "On est le premier pays au monde à proposer un vaccin, la vaccination est recommandée. J’ai eu le feu vert de la Haute Autorité de Santé au mois de mars, nous avons commencé la vaccination dès le 7 avril. La lutte contre cette épidémie passe par la lutte antivectorielle, par l’utilisation des répulsifs, mais aussi et surtout par la vaccination pour les plus de 65 ans et les personnes de plus de 18 ans qui ont des facteurs de risque", déclarait le ministre sur le plateau d’Antenne Réunion.
Au total selon l’ARS , près de 3000 personnes ont été vaccinées. Suite à cette annonce, les réactions ne se sont pas faites attendre.
"Ils ont laissé faire. J’ai alerté le ministre des outre-mer sur le risque de propagation de ce virus. Je disais qu’ils étaient en train de privilégier la vaccination au détriment de la santé de la population réunionnaise", déclare le député Jean-Hugues Ratenon.
"Je demande une commission d’enquête parlementaire. Elle permettra de faire la lumière sur les raisons de la grave erreur portant sur la vaccination des plus de 65 ans. Elle devra aussi faire la lumière sur la suite de défaillances de l’agence régionale de santé qui affirme que tout est sous contrôle", réait la sénatrice Audrey Bélim.
Dans leur communiqué les autorités annoncent mener des investigations pour deux autres cas dont l’imputabilité de la vaccination doit encore être évaluée. La vaccination reste ouverte pour les personnes âgées de 18 à 64 ans présentant des comorbidités.