Le Gardasil pourrait bien être à l’origine d’un nouveau scandale sanitaire en France. Deux jeunes métropolitaines estiment en effet qu’elles ont subi de graves effets secondaires du produit. Dans notre département, un collectif de médecins se bat depuis trois ans contre le vaccin. Destiné à lutter contre le cancer du col de l’utérus, le Gardasil serait selon ses détracteurs "inefficace" et "coûteux".
Les inquiétudes de ce collectif de praticiens portent sur plusieurs points :
- l’efficacité réelle du vaccin contre le cancer du col de l’utérus ;
- les effets indésirables ;
- la question du martelage médiatique qui a élevé cette problématique au rang de problème de santé publique ;
- les mesures à mettre en place pour lutter efficacement contre la maladie.
La campagne d’information largement relayée dans les médias conseillait aux femmes, plus particulièrement aux jeunes filles n’ayant jamais eu de rapports sexuels, d’anticiper les dangers du papilloma virus en allant se faire vacciner. Pour les médecins réunionnais qui mettent en doute l’efficacité du Gardasil, la mise en circulation de ce produit a engendré des frais colossaux sans apporter de résultats concrets.
Le collectif a adressé une lettre au Ministre de tutelle Xavier Bertrand. Ces professionnels de santé réclament la constitution d’un groupe d’experts pour se pencher sur l’efficacité du Gardasil et définir si la balance risques/bénéfices est positive. Dans la mesure où certains médecins sont liés à des laboratoires pharmaceutiques, le collectif demande que les experts missionnés soient indépendants, ceci afin d’éviter tout conflit d’intérêt.
Si les médecins réunionnais critiquent vivement le Gardasil, ils proposent aussi quelques pistes de travail afin de renforcer la lutte contre le cancer du col. Ainsi qu’ils le préconisent, un frottis régulier peut permettre d’identifier le virus et de le traiter rapidement. A titre de comparaison, le prix d’une vaccination au Gardasil équivaut à celui de sept frottis qui peuvent se faire sur 21 ans.
L’accent doit avant tout être porté sur le dépistage selon les médecins. Pour eux, les autorités sanitaires veulent que la vaccination contre le papilloma virus soit abordée comme un problème de santé publique. Ils s’interrogent sur un éventuel conflit d’intérêt et craignent que ce scandale prenne la même tournure que l’affaire du virus H1N1 et du Médiator ;
Le collectif de médecins se demande également pourquoi le Ministre de la santé Xavier Bertrand a autorisé le remboursement du vaccin avant même que les études américaines portant sur l’efficacité du vaccin n’aient été achevées.