De nombreux Réunionnais sont aujourd’hui appelés à une injection de rappel du vaccin contre la Covid-19, tandis que d’autres sont encore réticents à une primo-injection. Chez certains, c’est la peur non pas du virus, mais de la piqûre qui fait craindre de recevoir une nouvelle dose.
La vaccination contre le coronavirus continue de diviser. Depuis l’annonce du président de La République concernant l’obligation pour certains professionnels de se faire vacciner, les manifestations se multiplient aux quatre coins de l’île, comme partout en France. Effets indésirables, efficacité contre le virus et ses variants, sont souvent remis en cause, malgré les recommandations des autorités et les études encourageantes à ce sujet.
Pourtant, chez Marie-Edith, ce n’est pas la peur d’éventuels effets indésirables ni l’efficacité du vaccin qu’elle remet en cause. La sexagénaire angoisse à l’idée d’une nouvelle piqûre.
"Ma peur des piqûres remonte à l’enfance. Depuis toute petite, je suis terrifiée à l’idée de faire une prise de sang ! Avant, les vaccins laissaient de grosses marques, ça faisait très mal. J’ai encore des traces sur le bras".
Malgré cela, Marie-Edith dispose aujourd’hui d’un schéma vaccinal complet. Après avoir contracté le virus en octobre 2020, elle s’est rendue chez son médecin pour une injection de Pfizer avec son mari :
"J’ai eu le Covid en octobre, on a décidé de se faire vacciner dès que possible, par peur de l’attraper une nouvelle fois avec une forme plus grave. Pour la première injection, on est allé au vaccinodrome, mon mari sereinement, moi avec la boule au ventre. Nous n’avons pas beaucoup attendu, je n’ai pas eu le temps de trop angoisser. J’ai prévenu l’infirmière et je n’ai pas vraiment eu mal".
Comme elle, de nombreux Réunionnais souffrent de bélénophobie, la peur des aiguilles. 10 % de la population mondiale serait concernée. Le médecin rassure : "Il y a eu de sacrées évolutions sur les aiguilles au fil des années, les seringues sont plus fines. Les aiguilles sont plus affûtées. L’injection ne dure que deux à trois secondes, il faut se dire que ça passe vite", explique Christine Kowalczyk.
Une dose supplémentaire de vaccin est désormais proposée aux personnes les plus vulnérables. Âgée de plus de 65 ans, Marie-Edith fait partie du public concerné par ce rappel.
Malgré ses appréhensions, elle compte bien affronter sa phobie. Pour la mère de famille, se faire vacciner, c’est lutter activement contre le virus :
"Mon mari a d’autres maladies, je pense qu’il faut se protéger comme on peut. J’ai dû faire face à mes peurs lorsque j’ai dû accoucher, avec un bon nombre de prises de sang. Là c’est pareil, je crains toujours autant les piqûres, mais quand il faut, il faut" !
À La Réunion, ce sont plus de 147 000 Réunionnais qui sont appelés à une troisième injection du vaccin Pfizer ou une seconde de Jansen au cours des 6 prochains mois.