Au 6 août 2021, sur les 68 clusters actifs à La Réunion, un seul est recensé en EHPAD où 82,9 % des résidents ont un schéma de vaccination complète contre le Covid-19.
Contrairement à la métropole, La Réunion n’a pas connu de vagues épidémiques à proprement parléer jusqu’à maintenant où les chiffres parlent d’eux-mêmes avec 3 014 cas récensés dans le dernier point hebdomadaire de l’ARS et un taux d’incidence de qui avoisine le 400 pour 100 000 habitants, d’après Santé Publique France.
Les EHPAD réunionnais avaient été en quelques sortes épargnés vu que la circulation du virus était plus faible qu’en métropole où les morts en EHPAD représentaient 44 % des morts du Covid-19 en décembre 2020.
Début juin 2021, La Réunion comptait 39 clusters actifs. À l’époque, l’ARS alertait de la présence de clusters dans les EHPAD. "Ces clusters se développent notamment au sein des EHPAD et des milieux professionnels", précisait l’ARS.
Dans le dernier bilan des autorités sanitaires, 68 clusters actifs étaient recensés par les autorités sanitaires et seulement, un en EHPAD, datant du 18 juillet et concernant 8 personnes asymptomatiques.
À Saint-Denis, dans l’EHPAD Astéria où le taux de vaccination des résidents est un des meilleurs de l’île, aucun cas de Covid-19 n’a été détecté. "98 à 99 % des résidents sont vaccinés. Il y a une ou deux personnes que je n’ai pas vaccinées car elles étaient en fin de vie, précise Selvam Chanemougame, coordinateur de l’EHPAD Astéria. On a eu aucun cas, aucun cluster. De plus, on a mis un protocole sanitaire très strict".
Dans son EHPAD, le docteur Christine Kowalczyk, présidente de l’Union régionale des médecins libéraux (URML-OI) a connu un cluster qui a servi d’électrochoc aux derniers réticents à la vaccination. "On a mieux compris ce que je disais : le vaccin n’empêche pas la diffusion, mais celle-ci est relative et il protège des formes graves de la maladie. Sur les cas positifs, 8 n’étaient pas vaccinés et seulement, deux vaccinés", précise la docteure d’un EHPAD à Saint-André.
Si La Réunion est à la trâine par rapport à la métropole pour la vaccination, elle se rapproche de celui des résidents en EHPAD vaccinés. En France, 86 % des résidents en EHPAD ont un schéma de vaccination complet. À La Réunion, il est de 82,9 %.
Sur les réseaux sociaux, la voie des antivax se fait de plus en plus entendre. En partageant, le dernier communiqué de presse de l’ARS annonçant le décès de 13 patients, ils entendent démontrer l’inefficacité du vaccin. "Parmi les 13 personnes : 8 ne disposaient pas d’un schéma vaccinal complet et 4 personnes (âgées entre 76 et 89 ans) présentaient un schéma vaccinal complet ainsi que de fortes comorbidités", précise le communiqué de presse.
L’ARS rappelle également que toutes les personnes décédées présentaient des comorbidités. "Si vous mourez d’autres choses ou d’autres comorbidités, c’est sûr que le vaccin ne sert à rien. Une protection à 95 % n’est pas une protection à 100%. On l’a toujours dit depuis le début. Beaucoup de personnes Coivd+ meurent d’autres choses que du Covid", précisait le Pr. Peter Von Theobald à notre micro le 28 juillet dernier.
"Lors d’un décès d’un patient Covid+ et vacciné, avant de tirer une conclusion hâtive, il faut faire une enquête. Il y a de nombreux paramètres. Il faut s’intéresser à l’immunitié du patient, savoir si elle était normale. De plus, il faut s’interroger sur la vaccination. Le vaccin a-t-il bien été admnistré ? En vaccinant 400 000 personnes à La Réunion, il est humain et normal, que certaines injections soient mal réalisées", indique le docteur Geoffray Rambaud.
Pour le cardiologue, le vaccin peut être mal administré ou mal conservé. Sachant que la conservation du vaccin Pfizer-BioNTech doit suivre un protocole très strict, le fait qu’il soit sorti "un peu trop tôt" peut avoir des conséquences sur son efficacité. "L’ARN messager est dans des petits liposomes, des petites bulles de graisse. Si le vaccin est mal conversé, les brins d’ARN vont être libérés de leurs petites boules de graisse et l’ARN va être inefficace. Lorsque que le vaccin est mal conservé, ce phénomène se produit", précise le vice-président de l’URML-OI.
Le médecin évoque un autre cas de figure : le nombre de doses administrées avec un flacon. "Un flacon, contient 6 ou 7 doses. La personne qui vaccine peut en réaliser 7 avec un même flacon. En conséquence, la quantité de vaccin ne sera pas toujours la même pour toutes les personnes vaccinées", explique le médecin. Et d’ajouter : "Il y a un dernier paramètre qui est assez catastrophique. Je l’ai entendu, mais je suis certain de sa véracité. Certaines personnes font de faux certificats de vaccination. On arrive à en acheter. Des gens sont soi-disant vaccinés, mais en réalité, il ne le sont pas".
Pour l’heure où le taux de lits en réanimation occupés par des patients positifs au Covid-19 atteint des records, les soignants qui sont sur le front, n’ont sans doute pas le temps d’investiguer chaque cas de décès du Covid-19. La vaccination est traçable. Avec le numéro du lot, il est possible de remonter jusqu’au lieu, l’heure, la personne qui a administré le vaccin.
Une autre donnée permet de démontrer l’efficacité de la vaccination. Le vaccin prévient des formes graves de la maladie.
"Dans le cadre de mon travail, je suis en relation avec les chirurgiens cardiaques qui travaillent en réanimation. Actuellement dans l’unité Covid, ils mettent les ECMO (extracorporeal membrane oxygenation), des machines qui viennent pallier les poumons et le cœur. Elles sont destinées aux malades les plus graves et jeunes. À La Réunion, jusqu’à 12 personnes ont eu recours aux ECMO. Ce chiffre est élevé. En termes de comparaison, c’est presqu’autant qu’à Paris. Toutes ces personnes sont non-vaccinées". Et de conclure : "Actuellement, vous avez 45 malades en réanimation, tous sont non vaccinés. En faisant un simple calcul et en admettant que 30 % de la population soit vaccinée, nous devrions avoir 15 malades vaccinés en réanimation. Or, ce n’est pas le cas".