Le CHU de La Réunion fait face à une pénurie d’anesthésistes. Par conséquent, les délais d’attente pour les opérations chirurgicales seront plus longs. La situation la plus critique risque d’arriver le mois prochain. Une information Antenne Réunion.
"Cherche anesthésiste désespérément". Cette annonce le Centre hospitalier universitaire (CHU) Félix Guyon pourrait la publier ! A l’hôpital, le nombre de praticiens baisse. Conséquence, le mois prochain, la situation va devenir critique. Certaines salles seront fermées.
Et connaissant la situation financière actuelle de l’établissement, les syndicats sont inquiets. “Nous sommes dans un plan de retour à l’équilibre (PRE). La direction doit présenter à Paris ce que l’on appelle le Copermo (Comité interministériel de Performance et de la Modernisation de l’Offre de soins), avec une augmentation d’activités. Ça tombe très mal, car le bloc opératoire c’est le poumon de l’hôpital. C’est là que nous faisons des chiffres", explique Alain Vitry, infirmier anesthésiste et secrétaire général adjoint CFDT au CHU Nord.
Concrètement, avec des blocs opératoires fermés, l’activité sera réduite.
Pendant cette période, les délais seront rallongés, les possibilités d’accueil et les programmations d’opérations seront aussi limités.
"Pour que cela puisse tourner décemment, il faut entre 14 et 15 anesthésistes. C’est le chiffre qu’ils m’ont transmis. Alors qu’il n’y en aura que 8 ou 9 en octobre", souligne le Dr Jonathan Fray, chef du Pôle chirurgie.
Pour faire face à cette pénurie d’anesthésistes, la direction a tout de même quelques solutions. Nous sommes aussi, dans le cadre du CHU, en train de mettre en place des complémentarités, avec le soutien vraisemblable de nos collègues du Sud.
"Nous avons des recrutements nouveaux de praticiens qui vont nous rejoindre dès novembre. Et puis nous aménageons les horaires des salles pour que nous puissions continuer à prendre en charge nos patients", nuance Suzanne Casials, directrice du CHU Réunion.
Ce manque de médecins n’est pas propre au CHU Félix Guyon. En Métropole, près de 30 % des postes d’anesthésistes réanimateurs seraient vacants dans les hôpitaux publics.