Les départements d’Outre-Mer sont moins touchés par les addictions aux drogues que la Métropole, d’après les résultats d’une étude menée pour la première fois par l’Observatoire Français des Drogues et des Toxicomanies dans ces collectivités.
Alcool, tabac, zamal trio de tête
L’éloignement géographique ne suffit pas à épargner du fléau de la drogue. La Réunion n’y échappe donc pas : alcool, tabac, cannabis (zamal)... les trois produits les plus consommés sont toujours les mêmes, d’après les résultats d’une étude menée pour la première fois par l’Observatoire Français des Drogues et des Toxicomanies (OFDT).
Les Réunionnais boivent moins, mais les dangers sont identiques
Habitués à consommer des produits comme la bière ou le rhum, les Réunionnais consomment en revanche moins de vin que les Métropolitains. Et cela se répercute sur les chiffres : quotidiennement, comme occasionnellement, les Réunionnais boivent moins que dans l’Hexagone, mais les dangers restent les mêmes.
"Les troubles d’usage liés à la consommation d’alcool sont colossaux. Et ces troubles on va les mesurer à travers l’impact sur la santé physique et mentale. Mais aussi un impact sur la santé sociale et familiale", déplore le docteur William Lederer, chef du service Addictologie du Groupe Hospitalier Est Réunion (GHER).
Les comportements des Réunionnais et des Métropolitains sont similaires
Portant sur les Départements d’Outre-mer, l’étude réalisée note que les comportements des Réunionnais sont souvent proches de ceux des Métropolitains, comme dans le cas de la consommation de tabac : à 17 ans, comme à l’âge adulte, près d’une personne sur trois est fumeuse.
"Cela s’apprend jeune. C’est l’une des premières drogues utilisées dans l’existence. Plus la consommation de tabac est précoce, plus elle est indicative d’autres consommations", poursuit le chef du service Addictologie du GHER.
Un adolescent réunionnais sur deux a déjà fumé du zamal
Historiquement très consommé à La Réunion, le zamal aurait été testé par près d’un adolescent sur deux. Mais, la consommation tend à diminuer en grandissant, les consommateurs de cannabis ont tendance à s’arrêter à l’âge adulte. Le nombre de consommateurs réguliers descend sous les 3 %.
"Les fumées du cannabis sont beaucoup plus toxiques que les fumées du tabac. Elles ont également des conséquences psychologiques bien plus importantes que le tabac. Elles aggravent les pathologies psychiatriques pré-existantes, et déstabilisent les capacités de traitement lorsque les gens sont sous neuroleptiques, ou médicaments anti-épileptique etc." indique le Dr Lederer.
Fléau de la société, les drogues font des ravages à La Réunion et à sa population. L’arrivée de nouvelles substances n’arrangent rien. Le Subutex est par exemple deux fois plus consommé dans l’île que n’importe où en France métropolitaine.