Interrogé sur les causes des actes de délinquance de plus en plus importants dans la cité , le ministre de l’Intérieur français Claude Guéant a accusé la communauté comorienne d’être en partie responsable de l’augmentation de la délinquance à Marseille. Ces propos ont suscité de nombreuses réactions politiques. Information Antenne Réunion : Maître Saïd Larifou, représentant de plusieurs associations comoriennes à Marseille et à la Réunion, a annoncé ce mercredi qu’il allait porter plainte contre Claude Guéant au nom de la communauté comorienne.
Pourquoi envisagez-vous de déposer une plainte ?
"A la demande des différentes associations comoriennes de France, notamment à Paris et à Marseille, une plainte sera déposée la semaine prochaine à l’encontre du ministre de l’Intérieur Claude Guéant pour incitation à la haine raciale et propos xénophobes tenus et parus contre la communauté comorienne. Cela devient intolérable qu’une communauté soit prise pour cible et comme bouc émissaire. Ce qui nous a surpris c’est que ces propos ont été très réfléchis, tenu par un homme très réfléchi qui cible avec précision et volontairement une communauté."
"Ce n’est pas tolérable et c’est pour cela que cette communauté qui se distingue habituellement par sa discrétion dans la communauté française, cette fois trouve dans les propos d’un dignitaire du pouvoir qui ne peuvent vraiment pas être justifiés par le contexte électoral."
Quelles associations vous ont sollicité ?
"Ce sont des associations qui sont à Marseille et à Paris. Elles se réunissent même à l’instant où je vous parle et vendredi une réunion se tiendra à Marseille. Déjà, cela se compte en dizaines d’associations comoriennes qui se sont regroupées pour dire stop à cette haine raciale qui est rampante dans la cité phocéenne."
Est ce que cette plainte a des chances d’aboutir ?
"Il n’y a aucune raison qu’elle n’aboutisse pas, puisqu’il s’agit de propos graves tenus par un haut dignitaire de la République, il s’agit quand même du ministre de l’Intérieur qui parle des Comoriens en terme de délinquance et que cette présence comorienne serait la cause de la délinquance dans la cité phocéenne. Ces propos sont intolérables et ne sont pas dignes de la République."