L’Assemblée nationale a adopté dans la nuit de mercredi à jeudi en première lecture la prolongation du pass sanitaire. L’article 2 du projet de loi "vigilance sanitaire" permet le maintien du dispositif jusqu’au 31 juillet 2022. Du côté des députés réunionnais, 5 d’entre eux ont voté contre et 2 étaient absents.
Les députés français ont voté, mercredi 20 octobre, le prolongement du pass sanitaire jusqu’au 31 juillet 2022 si la situation sanitaire l’exigeait. L’article 2 du texte de loi sur la vigilance sanitaire a obtenu 74 voix pour, 73 contre.
Le projet de loi a quant a lui été adopté avec seulement 10 voix d’écart par 135 voix pour et 125 contre au bout de deux jours de débats houleux. Il sera examiné au Sénat à partir du 28 octobre. Si le projet de loi est adopté, il permettra la prolongation du pass sanitaire jusqu’en juillet prochain.
Du côté des députés réunionnais, Nathalie Bassire, Karine Lebon, Jean-Luc Poudroux, Philippe Naillet et Jean-Hugues Ratenon ont tous voté contre ce projet de loi dans l’hémicycle, mercredi soir.
Nathalie Bassire, députée de la 3e circonscription, dit être consciente qu’une crise sanitaire est en train d’être gérée. "Mais là, trop c’est trop", dénonce-t-elle. "Si on avait mis en place le pass sanitaire au début, ça aurait été plus facile aujourd’hui. On avait la possibilité de réagir. Mais là on rajoute une petite dose sur petite dose qui prive les citoyens de cette liberté que nous voulons garder."
"Il était 1h du matin mercredi quand il y a eu le vote, le nombre de voix d’écart n’était que de 10 votes. Moi je suis vaccinée et je pense que c’est un moyen pour enrayer cette crise. Mais on doit laisser les citoyens cette liberté d’agir et de choisir. Je regrette cette décision de vouloir prolonger le pass sanitaire."
Karine Lebon trouve quant à elle "inadmissible qu’on peut prolonger ce pass sanitaire". "J’ai voté contre. On met entre les mains du gouvernement et du futur gouvernement les rênes de la gestion de la crise sanitaire. C’est un déni démocratique. En plus, il y avait un véritable mépris du ministre de la Santé, Olivier Véran, durant le vote ce mercredi soir. Ce n’est pas acceptable."
Pour Jean-Hugues Ratenon, le vote très serré d’hier soir sous-entendant qu’il y a un véritable malaise en France "avec un pays qui est séparé en deux". "C’est un texte qui porte atteinte aux libertés et qui donne plein pouvoir au président qui pourra sortir des ordonnance à n’importe quel moment. Si on parle véritablement de crise sanitaire et d’état d’urgence, on aurait eu un texte qui rassemble les élus et la population", croit-il.
De son côté, le député de la 4e circonscription, David Lorion, n’a pas pu prendre part au vote hier soir, car il était en déplacement. Mais il n’était pas en faveur du texte en l’état. "J’ai soutenu la motion de rejet du texte pour qu’il y ait une clause de revoyure le 27 février sur la prolongation sur l’état de vigilance ordinaire, à la fin de la session de la session ordinaire du gouvernement."
Pour lui, ce texte de loi "méprise" le gouvernement et permet au gouvernement actuel d’avoir 8 mois pour prendre toutes les décisions qu’elle souhaite. "C’est un texte dangereux. Il donne des pouvoirs importants au président qu’il n’aurait pas habituellement. Le texte va jusqu’en juillet et le président est élu au mois d’avril. Entre avril et juillet, le président peut prendre des dispositions pour interdire les rassemblements, obliger le pass sanitaire."
Philippe Naillet, député de 1re circonscription, n’était pas présent au moment du vote spécifique de l’article 2. Contacté, il indique avoir pris part au vote global sur le projet de loi, et avoir voté contre. Il confirme son hostilité au prolongement du pass sanitaire.
Nadia Ramassamy, députée de la 6e circonscription, n’était pas présente à l’Assemblée Nationale, elle non plus. Elle explique avoir eu d’autres obligations, notamment son métier de médecin, et que ce vote a été annoncé dans un délai très bref. "Je ne suis pas pour qu’on oblige les gens à se vacciner, mais je veux que les gens prennent conscience que la vaccination est importante". Questionnée si elle voulait voter pour ou contre ce projet de loi, elle répond "ne pas avoir eu le temps de s’y pencher correctement".
De son côté, Jean-Luc Poudroux, député de la 7e circonscription, a voté contre le projet de loi. Il n’a pas donné suite à nos appels.
De son côté, l’ensemble de l’opposition a contesté ce délai du 31 juillet 2022.