Ericka Bareigts a demandé au gouvernement si l’Etat avait l’intention de privatiser l’aéroport Roland Garros. Annick Girardin, ministre des Outre-Mer, lui a répondu "non".
Ericka Bareigts, députée de La Réunion, a pris la parole à l’Assemblée nationale et a interrogé le gouvernement au sujet de la privatisation des aéroports. Elle a demandé au Premier ministre si celui de Roland Garros serait concerné.
"Parce que vous avez fait le choix de la privatisation des Aéroports de Paris, des questions se posent quant à l’avenir d’autres aéroports français, notamment ceux des Outre-mer. En effet, l’État est l’actionnaire majoritaire dans nos aéroports ultramarins dont la fréquentation est d’environ 8 millions de passagers/an.
En Guyane, les acteurs locaux attendent de savoir si l’État va prolonger le bail de concessionnaire de la Chambre de Commerce et d’Industrie se terminant en 2022.
À La Réunion, en 2018, on apprenait par la presse que l’État souhaitait vendre ses 60% de parts, privatisant ainsi l’aéroport Roland Garros. Il y a deux semaines, nous apprenions à nouveau par la presse, que le projet de cession ne serait plus d’actualité.
Dans le contexte et au regard de ces informations contradictoires, l’inquiétude grandit, le doute légitime s’installe. L’avenir de La Réunion passera par un ancrage dans le bassin océan Indien. L’ouverture aérienne sur le bassin et singulièrement l’Afrique est donc un enjeu stratégique.
En effet, l’Afrique est le continent de l’avenir, les taux de croissance s’envolent pour les pays de la côte Est : près de 4 % au Mozambique et 7 % en Tanzanie.
Globalement, l’océan Indien est une zone potentielle de coopération comptant 45 États et deux milliards de personnes. Nous souhaitons ce co-développement à l’international qui implique certes un risque nécessaire qui doit être assumé par l’État.
Dans son rapport de 2012 “Pour un renforcement de la coopération régionale des Outre-mer”, le CESE rappelait que “Mayotte et La Réunion (...) ne pourront capter une part croissante de ces flux de richesse que s’ils parviennent à se mettre d’accord sur une vision commune d’un espace aérien et maritime partagé et doté des bonnes infrastructures (...). Ces grands projets doivent être planifiés à l’échelle régionale, soutenus et envisagés positivement et non craintivement car ils participent du désenclavement des territoires et de leur développement possible”.
Monsieur le Premier ministre, pour accompagner notre ambition de coopération régionale pour la France, dont La Réunion et la Guyane, pouvez-vous nous indiquer si l’Etat a l’intention de céder ses parts au sein de nos aéroports ?"
La ministre des Outre-Mer, Annick Girardin, a répondu : "Non, l’Etat n’a pas l’intention de se débarrasser de quoique ce soit et surtout pas sans concertation avec les territoires. Et ce n’est pas une concertation à l’ordre du jour."