Lors de son intervention au Sénat hier dans le cadre de l’examen du Projet de loi de Finances 2012, le sénateur de La Réunion a dressé un bilan catastrophique de la situation économique et sociale de notre département. Paul Vergès a demandé à la Haute Assemblée de prendre en compte "l’urgence économique, sociale et culturelle" de la situation dans les Départements d’Outre-Mer et "d’opérer les changements fondamentaux nécessaires" pour redresser la situation.
Dans son intervention au Sénat ce jeudi 24 novembre, Paul Vergès a demandé à la Haute Assemblée de prendre en compte les spécificités des Département d'Outre-Mer dans l'examen du Projet de Loi de Finances 2012. Il estime que "trop souvent la tendance est d'assimiler dans l'analyse et des mesures à prendre, les outre mers à la situation nationale".
Le sénateur de La Réunion, dresse un bilan de la situation économique et sociale de notre département :
- le secteur agricole, dominé longtemps par la filière canne sucre dont l’avenir est pour le moins incertain, ne représente plus que près de 8% du PIB
- le secteur secondaire, dans lequel le BTP, joue un rôle moteur est confronté à une crise sans précédent ; ce secteur atteint 12% du PIB, grâce notamment aux performances des industries agroalimentaires
- le secteur des services, marchands et non marchands, représente 80% du PIB. Autour de ce secteur dynamique du fait de la croissance démographique, s’est construit depuis un demi siècle un réseau de services avec des rémunérations supérieures de 30 à 40%, et parfois 70% par rapport à la France. Par contre, il a fallu un demi siècle de luttes pour parvenir à l’égalité sociale et à un smic aligné sur celui de France dans le secteur privé
- les échanges avec l’extérieur illustrent ces déséquilibres : le taux de couverture des importations par les exportations a chuté à 6%, et 60% de nos relations commerciales sont faites avec l’Europe à 10 000 kilomètres, et à l’écart du dynamisme de notre environnement géo-économique.
Paul Vergès dans son allocution que la situation à La Réunion est "à la lumière de ces chiffres officiels, la plus grave de tous les outre-mer". Il ajoute qu'un tiers de la population réunionnaise relève des minima sociaux, que 52% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté, et que 70 000 foyers sont au RMI.
Le sénateur de La Réunion demande à l'assemblée des sénateurs de "relever le défi" pour faire les changements nécessaires et essentiels pour faire avancer la situation à La Réunion et dans les DOM.