Programme phare d’Antenne Réunion, l’émission Face à L’Info fait sa rentrée avec un nouvel horaire et un nouveau format. L’invité de cette édition était Bruno Mamindy Pajany. Le Vice-Président du Conseil Général, délégué à l’Education et Maire de Sainte-Rose est revenu sur le dossier brûlant de l’Arast et le mouvement de protestation qui a touché le Service Départemental d’Intervention et de Secours.
Le 25 septembre prochain, les grands électeurs éliront les sénateurs. Pour qui allez-vous voter aux prochaines sénatoriales ?
Bruno Mamindy Pajany : A Saint-Rose, nous avons 13 grands électeurs, 12 au conseil municipal et moi-même. Nous choisirons celui qui porte un projet de développement durable pour La Réunion. Actuellement, nous rencontrons l’ensemble des candidats. Je suis content car c’est un moment fort de démocratie. Nous arrêterons notre choix dans les jours qui viennent.
Souhaitez-vous le basculement du Sénat à Gauche ? Vous êtes au sein d’une majorité plurielle où la Gauche domine au sein du Conseil Général. Vous n’allez pas vous faire des amis si vous décidez de voter à Droite.
Bruno Mamindy Pajany : La population choisira. Il y aura une décision locale mais serons-nous capables d’influencer la majorité au Sénat ? C’est une question que je me pose.
Vous n’allez donc pas suivre les consignes de vote de Nassimah Dindar et d’Ibrahim Dindar qui appellent à voter Michel Dennemont, troisième sur la liste de Paul Vergès ?
Bruno Mamindy Pajany : Je pense que les candidats se déclarent. Il faut attendre et ne pas se précipiter. C’est vrai qu’il y a cette possibilité historique de basculement. Une petite commune comme Sainte-Rose peut apporter sa contribution mais ce n’est pas nous qui allons faire la différence.
Abordons à présent un gros dossier : celui de l’Arast. La Chambre Régionale des Comptes épingle le Département qui n’a pas respecté le plan de reprise. La responsabilité du département est donc clairement engagée ?
Bruno Mamindy Pajany : Notre responsabilité est engagée depuis le début dans cette affaire. Nous avons pendant des années accompagné l’Arast, ce qui explique notre implication dans ce dossier. Au niveau de la procédure, je pense qu’il y a des choses que l’on aurait pu mieux faire. Ce n’est pas que de la responsabilité du Département.
Pourtant Nassimah Dindar a toujours impacté ce naufrage social notamment à un la gestion de ses dirigeants. Vous ne partagez pas cet avis finalement ?
Bruno Mamindy Pajany : Le Département a toujours été un bailleur de fonds pour l’Arast. Il faut mettre les choses dans leur contexte. Nous sommes aujourd’hui confrontés à un contexte difficile, marqué entre autres par les contraintes budgétaires, et les associations qui sont subventionnées auront des problèmes dans l’avenir.
Vous confirmez finalement que le Département n’a pas respecté le plan de reprise, que les tarifs pratiqués étaient au-dessous de ceux préconisés par la Caisse d’Assurance Vieillesse ?
Bruno Mamindy Pajany : Je ne confirme rien. Le rapport de la CRC est un rapport de gestion. Les documents sont là depuis des années. Nous avons toujours accompagné l’Arast mais à un moment donné, il manquait des fonds. Nous étions sollicités mais nous ne sommes pas un tiroir-caisse. Ce n’était pas suffisant mais nous ne pouvons pas être les seuls à porter le chapeau.
C’est une responsabilité collective. Nous avons apporté ce que nous avions. Nous avons mis en place des prestations pour nos personnes âgées, et c’est là l’essentiel. Maintenant, vous avez de "vieilles" entreprises qui ont des frais structurels très importants. Le même problème se posera pour d’autres associations qui dépendent des fonds publics.
Vous connaissez bien l’Agence Départementale d’Insertion pour y avoir siégé en tant que vice-président. Comment expliquer sa fusion avec le Département alors même que votre majorité avait promis il y a un an de ne pas le faire ?
Bruno Mamindy Pajany : L’ADI est une spécificité des DOM. Ce n’est en aucun cas l’Arast bis. Aujourd’hui nous prenons la gestion de cette structure. Nous agissons donc comme les autres départements d’Outre-Mer. La promesse était de bien accompagner les bénéficiaires du RMI et du RSA et que tout fonctionne bien.
Le Département aura sous sa coupe plus de 100 000 familles bénéficiaires du RSA. Doit-on y voir un atout électoral ?
Bruno Mamindy Pajany : Il faut arrêter de tout mélanger. Quand on regarde les compensations, il nous manque des millions et des millions d’euros. Aujourd’hui, nous essayons de gérer la situation pour faire des économies. Au-delà de la question des élections, il s’agit d’apporter un service d’efficacité par rapport à l’insertion de nos populations.
Puisque vous parlez d’efficacité, la Cour Régionale des Comptes estime que la gestion du personnel socio-professionel vers le Département n’est pas efficace. Comment pouvez-vous l’ignorer en tant qu’élu ?
Bruno Mamindy Pajany : Je ne l’ignore pas mais je dis qu’il y a une réalité économique et sociale, quelque soient les départements. Mais on ne se constitue pas un fichier électoral.
Dans l’actualité, on a beaucoup parlé de la mobilisation des sapeurs pompiers volontaires dans l’actualité. Vice pdt du département. Vous êtes aussi pdt du sdis. Quelle est votre vision du volontariat : une activité qui vient en complement d’une profession ou une activité profesionnelle à part entière ?
Bruno Mamindy Pajany : C’est à mon sens une activité qui vient en complément. On veut vraiment voir la réalité. Il y a ceux qui font 2000 heures et ceux qui font 100 heures. Notre objectif est de dépolitiser le SDIS et ramener la sérénité. Il s’agit de voir au niveau de l’engagement des personnes et du nombre d’heures et de rétablir plus de justice.
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