Lors de son voyage à la Réunion, en janvier dernier, Nicolas Sarkozy avait émis le souhait de voir la secrétaire d’Etat venir dans notre département faire le point sur l’utilisation des TIC et aussi la prochaine arrivée de la TNT. Il est fort à penser que Nathalie Kosciusko-Morizet puisse faire un crochet par la réunion à la fin du mois.
Quoi qu’il en soit, on a maintenant une idée assez précise du calendrier qui va amener Mayotte à l’internet haut-débit. Si la date de décembre 2011 est connue depuis de nombreux mois comme étant celle de l’arrivée du câble à Mayotte, il restait de nombreuses inconnues. François Mengin-Lecreulx, sous-préfet de Mayotte et secrétaire général pour les affaires économiques et régionales, nous dévoile les étapes qui restent à franchir.
Le départ de la première de ces étapes sera donné « à la fin du mois de mai » par Nathalie Kosciusko-Morizet, secrétaire d’état à la prospective et au développement de l’économie numérique.
Il s’agira de lancer l’appel d’offre auquel devront répondre les prétendants à la distribution du haut-débit sur Mayotte. On sait d’ores et déjà que la société Orange soumissionnera. Elle a d’ailleurs déjà pris un départ anticipé puisque le câble Lion II appelé à desservir Mayotte est déjà parti de Tamatave, à Madagascar, la semaine dernière.
En revanche, l’incertitude plane encore sur la forme prise par la structure qui gèrera la distribution du haut-débit. Trois scénarii sont à l’étude. Une simple délégation de service publique rendrait l’entreprise choisie à peu près libre de gérer les choses comme elle l’entend, dans la mesure où elle respecte certaines contraintes imposées par les pouvoirs publics. Ces contraintes pourraient par exemple concerner les tarifs pratiqués. C’est un peu le cas de Total qui distribue les carburants sur Mayotte. Les tarifs restent fixés par la préfecture.
Il pourrait également s’agir d’un partenariat public/privé. Dans ce cas, une société ou un groupement (groupement d’intérêt économique (GIE) ou syndicat d’économie mixte (SEM)) réunirait la société privée retenue par l’appel d’offre et le Conseil Général, voire l’état.
Enfin, et ce schéma semble le plus plausible à M. Mengin-Lecreulx, il pourrait s’agir d’un « marché de capacité ». Le conseil général achèterait du haut-débit dans une quantité supérieure à ses besoins et en revendrait la partie inutilisée. Cette solution permettrait au conseil général de faire jouer la concurrence, lui donnant la possibilité de réguler le marché, notamment au niveau des tarifs pratiqués, ce qui reste le point le plus épineux pour les utilisateurs. En effet, l’entreprise choisie aura, pendant un certain temps, tout au moins, le monopole de la distribution du haut-débit par le câble.
Une subvention évaluée à environ 10 millions d’euros, à laquelle il convient d’ajouter 3 millions d’euros sous forme de défiscalisation, sera financée par le grand emprunt annoncé par Sarkozy, il y a quelques semaines. L’investissement total oscille entre 20 et 30 millions d’euros. Le coût de Lion II est connu, il est de 30 millions d’euros.
La sélection de l’entreprise est prévue début juillet pour un début des travaux en septembre-octobre de cette année.
C’est également en 2011 qu’arrivera la TNT à Mayotte. La télévision par voie hertzienne cessera donc d’émettre. Lors de son passage à Mayotte, Nathalie Kosciusko-Morizet évoquera également cet autre projet. La secrétaire d’état à la prospective et au développement de l’économie numérique devrait notamment dévoiler les aides apportées par l’état aux ménages mahorais pour leur permettre de mettre à niveau leur téléviseur. En effet, les appareils vendus à Mayotte ne sont généralement toujours pas équipés pour la TNT et deviendront inutilisables dès l’année prochaine. Il faudra donc ajouter un décodeur pour pouvoir continuer à suivre son feuilleton préféré.
(Source :La lettre de Malango)