Nassimah Dindar interpelle le ministre de l’Intérieur sur la question de la mutation des fonctionnaires d’origine réunionnaise, notamment des policiers.
Lettre de la présidente du conseil général à l’attention du ministre de l’Intérieur, Manuel Valls :
"Monsieur le Ministre,
Le Député-Maire Patrick Lebreton a annoncé votre prochaine venue à La Réunion. Je souhaite à cette occasion attirer votre attention sur la question de la mutation des
fonctionnaires d’origine réunionnaise, notamment des policiers qui relèvent directement de votre ministère. Vos services et vous-même avaient déjà été sensibilisés à ce sujet, mais force est de constater qu’aujourd’hui, rien n’a réellement changé pour ces fonctionnaires.
Leur demande est pourtant légitime : il s’agirait de revoir les conditions d’ affectation des fonctionnaires ultramarins dans leur région d’origine, notamment dans la police nationale.
Aujourd’hui, les jeunes Réunionnais qui souhaitent faire carrière dans la police partent se former, exercent en France métropolitaine mais sont confrontés à une quasi incapacité de revenir travailler dans leur île. Ainsi, le dispositif de mutation dite « normale » est inadapté, car il ne prend en compte que le critère d’ancienneté, non pondéré par la région d’ origine du demandeur, alors que celte pondération est prise en considération dans d’autres fonctions publiques comme l’Education nationale.
Par ailleurs, les Réunionnais sont de fait exclus du dispositif dit de « fidélisation » qui favorise les fonctionnaires métropolitains pacsés ou mariés avec un(e) originaire de l’ île.
L’exemple des 36 dernières affectations de policiers à La Réunion est frappant : à peine 15 de ces fonctionnaires sont originaires de l’ île, et encore deux d’entre eux ont-ils été mutés sur motif médical dérogatoire. En revanche , sur ces 36 nouveaux venus, l’on comptait 2 1 métropolitains, dont 15 mutés et 6 « fidélisés ».
Le malaise des fonctionnaires de police réunionnais ne cesse de grandir, comme en témoignent à la fois la mobilisation croissante des collectifs, tels que GPX 974, et la survenue de drames humains pouvant aller jusqu’au suicide .
Il serait opportun que vous puissiez apporter une réponse concrète à ces fonctionnaires en souffrance lors de votre venue dans notre île. Il me semble que ce serait là un geste fort de justice et de paix sociales, auxquelles votre gouvernement se dit attaché".
Nassimah Dindar