Le 12 juin dernier, le conseil Fédéral du Parti Socialiste a voté en faveur de la liste du conseiller régional Michel Vergoz conduite par Gilbert Annette pour les prochaines sénatoriales. La liste a remporté la majorité des suffrages des membres du Parti Socialiste Réunionnais. Le 23 juin prochain, les militants choisiront le candidat qu’ils veulent voir représenter le PS aux sénatoriales prévues le 25 septembre. Michel Vergoz dévoile ses ambitions, tout en expliquant son plan de bataille tant au niveau régional que national.
En premier lieu, retour sur le fait de la semaine : le bazar sur la route pour relier l’ouest de l’île au chef lieu. Mardi dernier, pas moins de 17 kilomètres d’embouteillages ont été comptabilisés à la suite des fortes pluies, du basculement et des travaux sur la route du littoral... Sur le département, on parle sans arrêt de la future route en corniche - sur six voies et en partie sur la mer -, que pensez-vous de ce projet ?
Michel Vergoz : Le dossier de la route du Littoral fait partie des dossiers qui concernent tous les Réunionnais. C’est un dossier hyper important. Nous sommes dans une situation - paradoxalement -, la moins pire qui soit.
Je souhaite dire très fermement : "assez" de tergiversations. Je me rappelle qu’en 1998 - nous étions dans la majorité régionale - et nous avons eu un grand débat sur l’aménagement du territoire et la priorité, c’était la route du Littoral. Plus de dix ans après, on en est où ? Il faut un temps à la réflexion, un temps à l’étude et un temps à l’action. Aujourd’hui, le temps de la réflexion et de l’étude sont derrière nous. Toutes tergiversations sur la décision finale procéderait d’une politique "politicienne" à laquelle je ne souhaite pas que les socialistes s’associent.
Nous avons aujourd’hui la solution du viaduc (...), l’étude a été actée puis lancée. Il faut donc arrêter les tergiversations et avancer. (...) Il faut faire avancer le projet dans sa phase opérationnelle. C’est l’heure de l’action.
En ce qui concerne votre actualité : vous êtes bien placé pour devenir tête de liste du Parti Socialistes pour les prochaines élections sénatoriales prévues en septembre prochain. Cette image du Sénat, une assemblée tellement "pépère" a donné naissance à l’expression « un train de sénateur » ... Cela ne cadre pas tellement avec votre tempérament bouillonnant. Est-ce que cela vous passionne l’idée de devenir sénateur ?
Michel Vergoz : Depuis dix ans, j’ai pris un peu de sagesse. Cela me passionne de devenir sénateur car je serai au coeur - avec mes amis élus nationaux que sont Jean-Claude Fruteau, Patrick Lebreton - des débats nationaux, des dossiers importants pour l’outre-mer et plus particulièrement pour la Réunion et faire entendre la voix de la Réunion.
Je souhaite devenir sénateur pour agir sur ce que l’on construit pour la République Française à laquelle nous appartenons, République "une et indivisible". Pour faire avancer, bouger les choses...Prendre des mesures au niveau législatif qui nous permettent de réformer cette société, de l’amender, de la faire avancer et bouger dans le bon sens...
Je voudrais dire une chose à propre de sagesse, précisément : depuis plus de dix ans, j’ai vécu avec Gilbert Annette et Patrick Lebreton - entre autres -, une démarche pour renforcer et construire l’unité du Parti Socialiste (PS). Vous savez que cela n’a pas été une chose facile (...). Et lorsque nous avons signé notre victoire en 2000, il y a donc plus de dix ans, la première démarche que nous avons effectué et que j’ai entreprise en tant que premier secrétaire du Parti Socialiste, cela a été de revenir vers Jean-Claude Fruteau le député-maire de Saint Benoît pour lui dire que nous remettrons un ciment nouveau pour faire que cette unité mise à mal à un moment, nous puissions la renforcer. "Ti pa ti pa", nous y parvenons.
Que pensez-vous de l’affaire DSK ? Est-ce que vous vous dites que c’est un vrai "gâchis", on a perdu l’homme qui allait enfin remettre les socialistes au pouvoir... Ou au contraire, pensez-vous que ce n’est pas plus mal et que les Français vont pouvoir désigner un vrai socialiste et pas un candidat encore plus "bling-bling" que Nicolas Sarkozy ?
Michel Vergoz : Je ne dis rien de tout cela. Je dis simplement que la France et bien évidemment le Parti Socialiste ont été sous le choc. Je vous avoue que cet espèce de lynchage médiatique m’a meurtri parce que je suis contre la peine de mort et le lynchage en public... Mais suite à cette histoire, on doit tourner la page, la vie continue.
Dans cette histoire, il y a l’homme politique mais avant tout, il y a l’Homme. Quelque part, nous sommes avec nos forces et nos faiblesses et aujourd’hui vient l’heure la plus importante, celle du procès.
Cela ne vous gêne pas tout cet argent affiché par Dominique Strauss-Kahn : la Porsche, un appartement de folie (...) tout cet étalage de richesse pour un homme censé incarner le socialisme ?
Michel Vergoz : J’ai toujours pensé que celui qui a de l’argent et qui n’attend pas d’avoir des fonctions politiques pour en avoir me sécurise plus que celui qui n’a rien et qui pourrait être tenté. Les tentations sont moins grandes.
Et aujourd’hui, est-ce que vous craignez que le Parti Socialiste (PS) se déchire à nouveau, dans une primaire qui du coup est beaucoup plus disputée que prévu ?
Michel Vergoz : C’est un challenge que nous avons à relever. Je suis quelques part un idéaliste. Je suis un socialiste réformateur sur des valeurs... Je me félicite de ces primaires et que cette procédure au sein de mon parti se poursuive. C’est un challenge que nous avons à relever. Est-ce que nous serons dignes de ce débat devant les Français : moi, je relève ce défi car notre projet est non seulement le meilleur, c’est aussi celui est attendu par les Français sur bien des plans. C’est aussi un projet responsable car financé et c’est cela qui doit être notre plus grand dénominateur commun. Il faut bien sûr résister aux tentations des petites phrases qui peuvent faire mal mais je crois aux responsabilités des uns et des autres.
Pour quel candidat allez-vous voté : François Hollande ou Martine Aubry ?
Michel Vergoz : Je serai aux côtés de Martine Aubry. Elle ne s’est pas déclarée mais je souhaite qu’elle se déclare. C’est une femme courageuse, de caractère, d’expérience et qui a par ailleurs une fibre sociale très fortement ancrée en elle. Elle offre toutes les garanties pour que notre avenir à nous Français des DOM, Français de l’Outre mer soit plus facilement pris en compte.
Découvrez dans la vidéo ci-jointe l’intégralité de cet entretien avec le conseiller régional Michel Vergoz.