Luc CHATEL, ministre de l’Education nationale, et porte-parole du Gouvernement, se rend cet après-midi à 15h , au lycée Bellepierre. C’est le lieu qu’il a choisi pour présenter à l’Académie le projet de réforme du lycée annoncé par le Président de la République le 13 octobre dernier.
Les responsables de l’UNEF ont demandé à rencontrer le Ministre, réponse leur a été faite : ils pourront échanger avec un de ses représentants.
Le Vice-recteur de Mayotte, accompagné d’une délégation de chefs d’établissement, participera également aux échanges.
Le Ministre ira ensuite visiter l’école primaire Damase Legros, sur la thématique des actions CLAS (Contrat local d’accompagnement à la scolarité), Il y rencontrera des élèves en soutien scolaire, puis échangera avec des personnels des centres académiques de lecture et d’écriture (CALE).
La réforme des lycées annoncée par Luc Chatel :
La principale nouveauté est la création d’un "accompagnement personnalisé" en petits groupes de deux heures hebdomadaires : soutien, approfondissement, aide à l’orientation, acquisition de méthodes de l’enseignement supérieur...
"Un étudiant sur deux échoue à la fin de sa première année à l’université parce qu’il a été mal orienté ou mal préparé à l’enseignement supérieur", selon M. Chatel.
En revanche, la terminale sera plus spécialisée et déjà axée sur les études supérieures. La série L, délaissée, sera revalorisée avec un cours de "littérature en langue étrangère" et un enseignement portant sur le "droit et les grands enjeux du monde contemporain" préparant aux études juridiques et études politiques.
Pour réfléchir à leur avenir professionnel, les élèves de seconde auront deux "enseignements d’orientation" d’1H30 par semaine chacun. L’un d’eux portera obligatoirement sur l’économie (avec un choix entre science économique et sociale ou économie appliquée et gestion).
"Accompagnement personnalisé", cours de remise à niveau, stages-passerelles pour changer de filière, initiation obligatoire à l’économie, série littéraire enrichie : Luc Chatel ne change pas fondamentalement le lycée, mais veut "l’adapter au monde contemporain".
"Nous voulons passer d’une école pour tous à une école qui garantisse la réussite de chaque élève et donne une place pour chacun à l’issue du lycée", a déclaré M. Chatel, en détaillant sa réforme après avoir visité le Salon européen de l’Education en présence de nombreux lycéens.
Alors que le lycée s’est beaucoup démocratisé depuis 25 ans, accueillant aujourd’hui deux jeunes sur trois, 50.000 élèves le quittent chaque année sans avoir décroché le baccalauréat.
"C’est une innovation majeure, attendue par les Français. La crise a révélé le besoin de davantage de notions connues de tous en économie. Au moins une fois dans leur vie, tous les élèves doivent avoir été sensibilisés à l’économie", a déclaré M. Chatel.
"Les changements de série seront beaucoup plus faciles au cours ou en fin d’année," a assuré Luc Chatel, qui veut reconnaître le "droit à l’erreur" des lycéens.
Des "stages-passerelles", pendant les vacances, permettront de passer d’une série à l’autre, d’autant plus facilement qu’en première est créé un "tronc commun" avec "un même contenu, les mêmes horaires et un même programme".
Reste à savoir comment cette réforme sera accueillie par les lycéens, dont les manifestations avaient convaincu en décembre 2008 le président Nicolas Sarkozy de reporter une première réforme. "Mon fil conducteur a été le dialogue, l’écoute de tous les acteurs", a assuré Luc Chatel.
La réforme présentée le 10 décembre au Conseil de l’Education entrera en vigueur à la rentrée 2010 pour la classe de seconde, 2011 en première, 2012 en terminale.