Depuis vingt ans, le vote blanc gagne lui aussi les urnes. A seulement quatre jours du premier tour de l’élection présidentielle, les candidats qui se sont lancés dans la course à l’Elysée multiplie les actions pour convaincre les électeurs.
Pour un électeur, le vote blanc consiste à refuser les propositions des candidats en lice pour la Présidentielle. Le bulletin déposé dans l’urne est donc dépourvu de tout nom de candidat mais au final. Ce type de vote indique une volonté de se démarquer du choix proposé par l’élection.
Même si les électeurs se déplacent aux urnes, les votes blancs sont comptabilisés et annexés au procès verbal dressé par les responsables du bureau de vote mais ils n’apparaissent pas dans le résultat officiel.
Interrogé dans les rues du centre-ville de Saint Denis, Philippe affirme qu’il fait partie de ceux qui ont décidé de ne pas décider. En clair, il se rendra aux urnes dimanche 22 avril mais ce sera uniquement pour glisser un bulletin blanc.
"Dimanche, je vais voter blanc parce qu’il n’y a personne qui me convient. Voter blanc, c’est dire qu’on ne veut pas des candidats" explique Philippe.
En 2007, 12 700 Réunionnais ont voté blanc au premier tour de l’élection présidentielle.
Les avis sont partagés quant à ce choix : certains affirment que ceux qui votent blanc n’accomplissent pas réellement "leur devoir de citoyen". "Nos vieux parents se sont battus pour avoir le droit de vote, il faut s’exprimer !" affirme un électeur réunionnais.
Au même titre que l’abstention, le vote blanc pourrait être un des enjeux de l’élection présidentielle. "A la Réunion, le vote blanc sur les scrutins n’’a cessé d’augmenter depuis 2007 et c’est souvent un premier pas de voter blanc, avant de s’abstenir" explique Yvan Combeau, consultant politique pour Antenne Réunion. Avant de préciser : "Le vote blanc est une expression électorale" précise Yvan Combeau, consultant politique pour Antenne Réunion.
Abstention, vote blanc et vote nul : quelles différences ?
L’abstention consiste à ne pas participer à une élection ou à des opérations de référendum . Elle traduit soit un désintérêt total pour la vie publique, soit un choix politique actif consistant à ne pas se prononcer afin de montrer son désaccord. Ainsi, à l’occasion du référendum sur les accords de Matignon portant sur l’avenir de la Nouvelle-Calédonie en 1988, l’un des partis de l’opposition avait appelé ses partisans à s’abstenir pour s’opposer au texte. Néanmoins, l’abstention semble traduire une crise de la représentation et peut poser la question de la légitimité du pouvoir politique élu avec une faible participation.
L’abstention consiste, pour un citoyen inscrit sur les listes électorales, à ne pas voter à une élection. L’abstention peut être interprétée comme un désintérêt pour l’élection et pour la vie publique mais aussi comme un choix politique actif consistant à ne pas se prononcer afin de montrer son désaccord. Le taux de participation à une élection est établi en soustrayant le nombre de votes au nombre total d’inscrits sur les listes électorales.
Le vote blanc consiste pour un électeur à déposer dans l’urne un bulletin dépourvu de tout nom de candidat (ou de toute indication dans le cas d’un référendum). Ce type de vote indique une volonté de se démarquer du choix proposé par l’élection.
Le vote nul correspond à des bulletins déchirés ou annotés. Il est parfois difficile d’interpréter le sens d’un vote nul. L’électeur peut ne pas avoir souhaité que son vote ne soit pas décompté (il a cru qu’une mention manuscrite ajoutée n’aurait aucune incidence). Mais, il arrive également que l’électeur ait volontairement déposé un bulletin nul pour manifester son opposition aux différents candidats et programmes présentés.
Lors du dépouillement les votes blancs et nuls sont comptabilisés et sont annexés au procès verbal dressé par les responsables du bureau de vote. Mais ils n’apparaissent pas dans le résultat officiel où ne sont mentionnés que le nombre des électeurs inscrits, le nombre de votants, les suffrages exprimés ( ensemble des bulletins moins les votes blancs et nuls).
Source : Vie Publique