Ce débat, l’une des promesses de campagne du chef de l’Etat, se déroulera jusqu’au 31 janvier 2010 et le ministre de l’Immigration et de l’Identité nationale en fera la synthèse le 4 février lors d’un colloque.
La consultation se tient sur internet (
www.debatidentitenationale.fr), dans chacun des 96 départements et des 342 sous-préfectures d’arrondissement, ainsi qu’à la Réunion et dans les autres départements et territoires d’outre-mer.
Eric Besson s’est félicité de "l’engouement des Français", revendiquant 3.000 contributions à 17h00 hier (heure Réunion). Dans les commentaires publics et validés par les modérateurs du site internet, des intervenants se plaignent d’avoir été censurés à plusieurs reprises.
Le corps préfectoral a reçu pour consigne d’organiser au moins une réunion par arrondissement, associant élus locaux, associations, enseignants, représentants des cultes et des communautés étrangères, et d’en transmettre un compte rendu qui sera diffusé sur le site internet.
Eric Besson a également écrit aux groupes parlementaires pour leur demander leur contribution.
Ce débat "va nous permettre d’essayer de redéfinir ce que nous retenons de notre passé, parce que nous sommes des héritiers d’un patrimoine riche, ce que sont nos valeurs aujourd’hui - liberté, égalité, fraternité, mais aussi laïcité, égalité homme-femme et ce que va être notre avenir commun", explique Eric Besson dans une vidéo sur le site internet.
Les préfectures de Gironde et du Bas-Rhin, entre autres, avaient reçu lundi matin la circulaire. "Il faut que le préfet travaille dessus. Ce n’est pas un débat qu’on organise en une journée", a dit à Reuters un porte-parole à Strasbourg. En revanche, la préfecture de Moselle était sans information.
Dans un sondage CSA publié dimanche dans Le Parisien, 60% des Français se disent favorables à cette initiative. Une enquête BVA publiée jeudi dernier montrait toutefois que 64% assimilaient le débat à "une opération électorale".
Critique relayée par Marine Le Pen. La vice-présidente du Front national y voit une opération médiatique du président de la République pour conserver l’électorat frontiste qui s’était rallié à sa candidature en 2007 mais paraît désormais tenté de renouer avec le parti d’extrême droite.
A gauche, la méfiance prévaut, même si la rivale de Nicolas Sarkozy à la présidentielle de 2007, la socialiste Ségolène Royal, appelle à ne pas rejeter le débat et à "reconquérir les symboles de la Nation".
Frédéric Lefebvre, porte-parole de l’UMP, a estimé lundi que "le silence assourdissant de Martine Aubry et les paroles hésitantes de Benoît Hamon demandent une clarification".
Deux membres du gouvernement venus de la gauche ont également fait entendre leur réserve.
Ainsi Martin Hirsch, Haut commissaire aux Solidarités actives, a-t-il estimé jeudi dernier que la France n’avait "pas de problème d’identité". "C’est un débat 100% politique".
Lundi, c’est le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner qui a pris ses distances en disant se méfier "des débats théoriques".
Pour Jean-François Copé, chef de file des députés UMP, il faut éviter de faire de ce débat "un piège politicien". "Le débat sur l’identité nationale, c’est ce qui doit nous permettre de retrouver notre ’mental’, comme on dit en sport ».
Source:Lexpress.fr