Le divorce entre Jean-Paul Virapoullé et Didier Robert, les résultats du 1er tour, l’arrivée de TAK sur la liste de Paul Vergès, le PS partant pour une triangulaire, la victoire de Didier Robert au 2e tour et l’intronisation du nouveau président de Région... Flashback sur les temps forts de ces élections régionales 2010.
Le moins qu’on puisse dire est que ces élections régionales 2010 auront connu bien des soubresauts du début à la fin. Tout au long de cette campagne pleine de rebondissements, les Réunionnais et les Réunionnaises ont carrément eu droit à une bonne dose de suspense, une sorte de Dallas à l’échelle d’une petite île perdue en plein coeur de l’Océan Indien.
Le monde impitoyable de nos politiciens locaux a provoqué à la fois des mécontentements, des émois, des surprises mais également des liesses populaires sur le sol réunionnais. Tel un oscillogramme, qui un coup descend, un autre coup monte en flèche, à l’image des humeurs des uns et des autres candidats.
Une telle saga politique locale méritait bien un flashback, une semaine jour pour jour après les résultats du 2e tour. Retour sur les meilleurs moments de ces élections régionales de mars 2010 qui sans aucun doute resteront dans les annales historiques de l’île de la Réunion.
A commencer par la mi-février 2010 par le coup de grâce entre Jean-Paul Virapoullé et Didier Robert. Suite à de légers désaccords quant à la composition de la liste du candidat étiqueté UMP, Jean-Paul Virapoullé quitte le navire et fait cavalier seul. Le leader de La Relève entretiendra même le suspense jusqu’au bout et attendra le dernier jour des dépôts de liste pour officialiser sa candidature.
Toujours du côté droit, quasiment à la même période, André Thien Ah Koun prend également un autre chemin et décide lui aussi de se présenter en solitaire. Du coup, les trois têtes d’affiche de la droite se retrouvent adversaires au premier tour de ces élections régionales.
Le 14 mars, date du 1er tour, le couperet tombe. Le trio Paul Vergès, Didier Robert et Michel Vergoz se retrouve en tête, avec respectivement 30,23% des voix, 26,42% des voix et enfin pour le candidat du Parti Socialiste 13,06% des voix. A ce moment-là, les regards de l’Alliance se tournent vers Michel Vergoz, espérant que le leader du Parti socialiste va faire cause commune. Que nenni !
C’est là que le bât blesse. Entre-temps, TAK rejoint la nouvelle formation de l’Alliance. L’homme de droite et ses 5,38% obtenus au premier tour de ces élections régionales se positionne à la 11e place sur la liste communiste. Michel Vergoz voit rouge, très rouge même. Pas question, malgré de longues et laborieuses tractations de s’allier à l’Alliance vu sous cet angle.
Il y aura bel et bien une triangulaire au deuxième tour. Il y aura donc trois hommes pour un seul fauteuil. La liste de Paul Vergès ne fusionne pas avec celle de Michel Vergoz. Celle de Didier Robert n’intègre pas Jean-Paul Virapoullé mais Nadia Ramassamy. André Thien Ah Koun rejoint quant à lui l’Alliance. Dallas continue de plus belle !
Et le grand débat d’entre-deux tours, avec les trois candidats du 2e tour sur Antenne Réunion donne l’occasion aux trois jouteurs, tout en douceur tout de même, de confronter leurs idées, leurs projets et leurs stratégies quatre jours exactement avant le passage aux urnes pour le moins décisif.
Dimanche 21 mars. Le deuxième tour est arrivé. Le jour J, on croise les doigts pour que le taux d’abstentionnisme du 1er tour soit 54,61% soit moins élevé, ce qui au demeurant sera le cas même si la différence n’est pas gigantesque. La participation au 2e tour sera effectivement de 57,7% !
Un deuxième tour qui voit Didier Robert grand vainqueur. Après douze ans passés dans le fauteuil de président de Région, Paul Vergès cède alors sa place au candidat de l’UMP, Didier Robert, qui l’emporte avec 45,46% des voix contre 35,55% pour le président sortant, et, ne l’oublions pas, 18,99% pour le petit dernier Michel Vergoz.
Paul Vergès est battu. Didier Robert prend son siège et renverse la pyramide inversée. Le 26 mars dernier, il est officiellement intronisé devant un millier de sympathisants venus vénérer leur candidat. " Un jour historique " selon une majorité des militants de la première heure.
Didier Robert profite de son élection en tant que président de la Région Réunion pour exposer au grand jour et très solennellement ses projets et surtout s’empresse d’annoncer la suppression de la Maison des Civilisations et de l’Unité Réunionnaise (MCUR), la refonte voire l’abandon du tram-train, deux projets chers à son prédécesseur.
Le nouveau président de Région, le sourire jusqu’aux oreilles, déclare toujours avec beaucoup de solennité que " l’année 2010 sera l’année du tourisme à la Réunion ", une de ses premières grandes décisions pour ce nouveau mandat.
Les Réunionnais attendent maintenant de voir comment la nouvelle composition de la Région, soit 45 membres, 27 de couleur bleue, 12 de couleur rouge, et enfin 6 de couleur rose, réussira ce qu’elle a promis. Un arc-en-ciel régional qui, on l’espère tous, brillera de tous ses feux au profit de la population locale.