Sénatrice depuis le 24 septembre 2005 en remplacement de Paul Vergès, Gélita Hoarau dresse le bilan de son action un peu plus de trois mois avant les prochaines élections. Militante du PCR depuis l’âge de 16 ans, cette enseignante de profession est également très engagée auprès des enfants autistes en tant que présidente de l’association "Austime bel avenir".
Tout d’abord, retour sur le fait de la semaine : le groupe Caillé a été sauvé puisque le tribunal de Commerce mixte de Saint Denis a validé son plan de restructuration avant la confirmation des créanciers qui seront appelés à se prononcer en septembre prochain. Selon vous, c’était la seule chose à faire compte tenu du poids économique du groupe sur l’île ?
Gélita Hoarau : Dans une économie qui est très faible pour la Réunion - une économie marchande -, le groupe Caillé qui connaît de grosses difficultés, je pense qu’il faut tout faire pour sauver ce groupe. Il faut tout faire pour sauver ce pan de l’économie et se rappeler qu’en dehors du groupe Caillé, nous avons aussi d’autres gros soucis au niveau économique.
L’économie marchande est vraiment faible et il faut tout faire pour sauver ce groupe car cela veut dire aussi, sauver des emplois. En ce moment, on ne peut pas se permettre de passer à côté de cela en raison des problèmes de chômage actuels.
François caillé a démissionné de ses fonctions de PDG, est-ce que cette décision vous paraît logique ?
Gélita Hoarau : Normal, logique (...). Je pense que c’est peut-être pour lui permettre de mieux mener ses affaires. C’est sa logique à lui et je ne vais pas rentrer là-dedans.
Vous êtes sénatrice et en matière d’emploi est ce que vous vous dites que vous n’avez qu’un rôle d’observatrice de l’économie et de fait une marge de manoeuvre réduite ?
Gélita Hoarau : Non, ce que j’ai essayé pendant mon mandat c’est de porter au plus haut niveau - c’est à dire au Sénat -, tous les problèmes qui touchent le développement de la Réunion donc cela veut dire, développement économique, social et culturel.
Donc non, je ne suis pas seulement observatrice mais c’est vrai que c’est difficile. Je suis dans l’opposition au Sénat et c’est très difficile de faire passer son point de vue. J’interviens à chaque fois et du mieux que je peux lorsque les intérêts de la Réunion me commandent de le faire. Mais maintenant, faire passer des amendements lorsque l’on fait partie de l’opposition, c’est assez difficile.
Pendant tout mon mandat, j’ai fait entendre la voix de la Réunion au plus haut niveau.
Votre actualité Gélita Hoarau, ce sont les sénatoriales le 25 septembre prochain. Est-ce que vous serez candidate à votre succession ?
Gélita Hoarau : Même si la date est proche, ce n’est pas encore un sujet de discussions et de débat au sein de notre parti le PCR. Cela va se faire très prochainement mais à l’heure où je vous parle, je ne peux pas répondre à cette question. Ce n’est pas encore décidé.
Pour rappel, vous êtes devenue Sénatrice le 24 février 2005 - en remplacement de Paul Vergès élu député au Parlement européen -, c’est donc un métier que vous avez appris. Avez-vous envie de le poursuivre ou seriez-vous au contraire, débarrassée de beaucoup de travail ?
Gélita Hoarau : C’est une responsabilité que j’ai accepté dès le départ. Mener à bien cette responsabilité, cela m’a donné du plaisir car j’ai pu me battre avec ardeur la Réunion. On se rappelle de l’épidémie du chikungunya : nous avons pu obtenir les budgets et le plan pour combattre cette épidémie sur l’île. J’en profite également pour rappeler que c’est à cette période que nous avons acté la construction du CHU lorsque le Premier ministre est venu à la Réunion.
Donc, j’ai aimé ce travail. Je me suis donnée à fond, sincèrement. Mais maintenant pour les prochaines élections, cela ne se résume pas à ce que je souhaite personnellement, il y aura un débat au sein de notre parti. C’est une décision collective qui sera la bonne et qui sera ensuite adoptée. Lorsque l’on est dans un parti, on ne parle plus individuellement mais au nom de ce parti.
Concernant votre bilan, est-ce qu’il y a une loi que vous êtes fière d’avoir fait adopter ?
Gélita Hoarau : Des propositions de loi, j’en ai déposé concernant les TOS (Techniciens Ouvriers de Service) pour qu’ils soient gardés au niveau national (Education Nationale) et non au sein des collectivités locales à la Réunion. Cela n’a pas été examiné. En fait, je suis intervenue au niveau de nombreux sujets qui m’ont passionné : concernant l’agriculture, la protection de l’environnement, l’Ecole - pour les plus petits -, l’Université... Bref, sur tous les sujets concernant le pays, je les ai tous abordé avec ardeur.
Toutefois, j’aurais aimé porter une Loi concernant les enfants porteurs de handicaps. Il y a une Loi qui date de 2005 mais on ne met pas les moyens suffisants en face de ces lois. Par conséquent, j’aurais aimé travailler un peu plus pour les enfants. Le mandat se termine, on verra bien.
Vous avez parlé de votre engagement concernant la protection de l’environnement et le développement durable : est ce un intérêt - par ricochet- de votre parti le PCR et notamment de Paul Vergès pour ce sujet ?
Gélita Hoarau : Je milite depuis l’âge de seize ans et demi au sein du Parti Communiste Réunionnais (PCR) et en 1975, nous avions présenté notre plan de survie du parti et dans ce plan, nous avions déjà un pan complet portant sur l’environnement. Comment endiguer nos rivières, lutter contre la déforestation pour garder nos terres intactes, comment protéger le lagon... Enfin bref, nous militons pour une écologie reconnue à la Réunion depuis toujours.
Nous militons pour la protection de l’environnement à la Réunion et Paul Verges a fait voter à l’unanimité une Loi contre le réchauffement climatique. (...) Cela fait partie d’un plan global de développement de la Réunion.
Vous êtes engagée auprès des enfants autistes en devenant la présidente de l’association "Austime Bel Avenir". Etes-vous impliquée sujet vous touche personnellement ?
Gélita Hoarau : Lorsque je me suis engagée pour répondre à une demande des parents, je ne savais pas que j’étais touchée et que ma petite-fille était atteinte. Je me suis engagée pour ces parents car en tant que sénatrice, je voulais faire avancer cette cause. En tous cas, je ne regrette pas du tout d’avoir ensuite pris la présidence de l’assocation "Austisme Bel Avenir", parce que les choses ont avancé.
Retrouvez l’intégralité de cet entretien avec la sénatrice de la Réunion - Gélita Hoarau-, dans la vidéo ci-jointe.