Le 10 août 2012, nous avions signalé la présence de têtes et de queues de requins zépines (requins aiguillats) jetées dans le lagon d’Etang Salé les Bains au niveau du ponton. Ces requins sont des prises accessoires lors de pêches profondes. Non commercialisés, ils sont cependant consommés.
Un an plus tard, nous observons les mêmes faits de la part d’usagers de l’espace marin d’Etang Salé.
Constaterons- nous un jour une prise de conscience du risque que ce type de comportement fait courir aux autres utilisateurs du milieu marin ?
Ces rejets de cadavres vont persister plusieurs jours dans le lagon parce que la densité d’animaux à même de les consommer n’est pas assez élevée du fait d’un milieu en déséquilibre. Ces restes peuvent provoquer une pollution bactérienne et la propagation de risques infectieux. N’oublions pas que de nombreux enfants jouent au niveau du ponton, qu’ils pourraient s’égratigner ou se blesser, et être ainsi contaminés par des germes potentiellement pathogènes.
Il faut bien reconnaître que c’est une pratique courante et que nombre de nageurs ont pu constater la présence de tête de poissons, de branchies ou de vessies natatoires au niveau du ponton.
On peut s’interroger sur l’existence de tels actes dans le contexte actuel de la « crise requins » : si certains jettent leurs déchets dans le lagon, d’autres le font probablement à proximité immédiate de la côte aux mépris de l’arrêté préfectoral entré en vigueur le 18 aout 2012 et qui interdit tout rejet à moins de 4,7 km de la côte.
On s’étonnera alors de la présence de requins attirés par ces morceaux de cadavres. Si la houle est à même de disperser ces déchets, il n’est pas sûr que l’effet attracteur cesse...
Usagers de la mer ou représentants des pouvoirs, il est urgent que chacun prenne en charge sa part de responsabilité pour agir en faveur d’un environnement plus sain et plus sûr".
L’association de sauvegarde d’Etang Salé et Vie Océane