L’affaire de chimique, un cannabinoïde de synthèse qui serait "responsable de nombreux actes de violences et de délinquances", implique 16 personnes, dont des jeunes et moins jeunes, des hommes et des femmes, mais aussi des locaux et des métropolitains.
Le début de ce trafic de chimique remonte en juin 2014 avec l’arrestation de plusieurs personnes, dont un agent du conseil général. Mais peu de suites ont été données à l’affaire alors que le cannabinoïde continue de faire des ravages chez les adolescents.
Des Mahorais et des métropolitains âgés de 23 à 47 ans
Le produit acheté entre 2 000 et 4 000 euros le kilo est revendu à 150 000 à 300 000 euros après avoir été reconditionné par dissolution d’alcool avec du tabac. Depuis 2014, les investigations se sont poursuivies en plus des écoutes enregistrées afin de démanteler le trafic. Ce mardi, les protagonistes sont passés devant le juge d’instruction. Résultat : 7 d’entre eux ont été placés en détention provisoire et 2 autres sous contrôle judiciaire. En ce qui concerne le cas des autres, seul le juge des libertés et de la détention dans la soirée décidera d’une demande de détention provisoire. Parmi les personnes interpellées figurent une femme, des Mahorais et des métropolitains, tous âgés de 23 à 47 ans.
Ce n’est pas une drogue
Le cannabinoïde n’est pas considéré comme une drogue, rapporte Mayotte Orange malgré ses effets dévastateurs. En conséquence, la législation sur les stupéfiants ne s’applique pas, et les gens peuvent être accusés pour trafic de marchandises dangereuses pour la santé publique, pour vente de médicaments pharmaceutiques sans autorisation et pour exercice illégal de la pharmacie. Mais l’analyse des composants du produit par l’Institut de recherche criminelle de la police nationale peut également aboutir à sa requalification partielle en stupéfiant. Selon le procureur, les coupables encourent 10 ans d’emprisonnement si cela est prouvé.
Ce produit n’était pas encore connu en France, mais un démantèlement s’est récemment déroulé dans la région savoyarde. Le cannabinoïde circule également en Belgique et en Amérique du Nord. Si le procureur se réjouit de cette opération, il reste sur la défensive. "Quand un réseau est démantelé, quelqu’un est toujours prêt à reprendre le flambeau", a-t-il prévenu soulignant que les enquêteurs ont maintenant le flambeau.
Suivez toutes les actualités à Mayotte.