Les deux candidates aux législatives de la première circonscription - Ericka Bareigts et Nassimah Dindar - étaient sur le plateau du Journal Télévisé de 19h d’Antenne Réunion pour un grand débat. Elles ont détaillé leurs projets et donné leurs visions du rôle d’un député.
Dans la première circonscription, la candidate socialiste Ericka Bareigts et celle du centre Nassimah Dindar s’affronteront dimanche pour le second tour des élections législatives. Les deux adversaires politiques étaient sur le plateau du Journal Télévisé de 19h d’Antenne Réunion pour un débat sans concession.
Quel est votre analyse des résultats de ce premier tour des législatives ? Une première campagne pour vous Ericka Bareigts ?
Ericka Bareigts : Je fais près de 40%, plus de 13 000 électeurs m’ont apporté leur soutien et leur confiance. C’est en cohérence avec ce qui s’est passé le 6 mai et le choix qu’ont fait les Dionysiennes et les Dionysiens pour François Hollande. Je suis la représentante de la majorité présidentielle et les Dionysiennes et les Dionysiens ont suivi de façon très logique et j’espère amplifieront ce choix dimanche prochain.
Est-ce que les électeurs ont voté pour pour, pour vos idées ou pour François Hollande ?
Ericka Bareigts : Dans un vote il y a plusieurs éléments. Il y a bien sûr, le choix de la cohérence politique. On choisit un projet au delà des personnes et puis on choisit aussi des personnalités. Des gens qui sont reconnus pour leurs compétences et leur engagement. Je suis engagée politiquement depuis maintenant plus de 20 ans. J’ai des responsabilités à la CINOR. J’ai pu exercer et faire sortir des projets pour Saint-Denis et pour les deux autres communes.
Un deuxième candidature pour vous Nassimah Dindar dans cette première circonscription particulièrement. Quel regard portez-vous de ce premier tour ?
Nassimah Dindar : Un très très bon résultat si on compte l’ensemble des voix qui ont été exprimés contre la candidature de Madame Bareigts. On notre déjà sur la commune de Saint-Denis, un nombre de voix moins important au premier tour de ces élections par rapport à l’élection de François Hollande, un effritement certain et je pense qu’un second tour avec l’ensemble des voix des candidats qui n’ont pas été éligibles pour ce second tour pourrait effectivement apporter une victoire sur le second.
Les électeurs se sont prononcés selon vous pour vous, pour vos idées, votre programme ou pour la présidente du Département ?
Nassimah Dindar : Je ne suis pas moi la candidate des deux grands partis clivant : l’UMP d’un côté, le PS de l’autre. Arrivée à ce premier passage est pour moi un résultat très encourageant puisque c’est sur mon action et sur mon bilan que les électeurs se sont reconnus.
Avec vos 21,41% vous êtes en ballotage défavorable,est-ce que vous considérez que vous êtes en retard ?
Nassimah Dindar : Aucune élection n’est gagnée au premier tour et je ne considère pas qu’il y ait de retards. Je pars comme les autres candidats sur ce second tour avec d’autres éléments aujourd’hui en ligne, en expliquant mon programme, en expliquant aussi le vote utile qui pourrait être celui du second tour pour envoyer à l’Assemblée nationale une femme d’expérience.
Près de 40% vous l’avez dit pour vous Ericka Bareigts, un score presque atteint dans six des sept cantons de la circonscription. Est-ce que vous pouvez dire ce soir que votre avance est quelque chose d’acquis ?
Ericka Bareigts : On n’est pas dans une élection de conseillère générale. Nous sommes dans une élection pour être député de la Nation française. Représenter bien sûr un territoire, une population et les électeurs choisissent l’utilité lorsque cette personne appartient au groupe majoritaire et je fais partie du groupe qui sera majoritaire à l’Assemblée nationale. C’est comme cela qu’on est efficace et utile parce que l’on peut porter sa voix, ses projets, les projets pour la Réunion.
Sur quel soutien pouvez vous compter pour le second tour ?
Ericka Bareigts : J’ai l’ensemble des forces de progrès qui m’ont rejoint, le PCR, le MRA , le PSR, Europe Ecologie Les Verts. J’ai à mes côtés une femme de constances dans ses engagements Huguette Bello, qui apporte aujourd’hui son soutien à ma candidature parce qu’elle nous dit aujourd’hui "Je souhaite qu’avec moi Ericka Bareigts soit dans la majorité présidentielle" pour pouvoir faire avancer tous les beaux projets que les Dionysiennes et les Dionysiens veulent vois se réaliser.
Nassimah Dindar : Je ne partage pas du tout la position d’Ericka Bareigts. C’est vrai que nous n’allons pas à une élection cantonale, nous n’allons pas non plus à l’élection de la CINOR, ni aux municipales. Madame Bello n’a-t-elle pas été utile et efficace lors de ses deux mandats à l’Assemblée nationale alors même qu’elle n’a pas été dans la majorité gouvernementale ? Moi je crois que oui. Elle a été très utile à la population réunionnaise. Le sens de l’engagement d’un élu c’est le sens qu’on donne à son combat pour défendre la population. Je dis à madame Bareigts, moi je ne présente pas contre vous, je me présente pour la cause réunionnaise.
Sur que soutien pouvez-vous compter pur ce second tour Nassimah Dindar ?
Nassimah Dindar : Je viens d’entendre la déclaration de Didier Robert et j’attends effectivement que tous ceux qui ont été éliminés au premier tour et le soutien de la population réunionnaise est pour moi le meilleur soutien. Je compte effectivement sur les voix des abstentionnistes. Je leur demande de se déplacer dimanche prochain pour venir apporter à ma candidature un soutien à travers les urnes.
Vous travaillez en ce moment avec une majorité de gauche et vous vous présentez aux législatives à ce deuxième tour soutenue par la droite ?
Nassimah Dindar : Ma majorité aujourd’hui au Conseil Général est une majorité assumée. La gauche reconnaît le travail social que j’ai fait et le reconnaît encore aujourd’hui. i aujourd’hui je suis reconnue dans toute l’île par l’ensemble des Réunionnais c’est que mon action est reconnue. Je veux défendre les couleurs de mon pays, la population réunionnaise, les familles réunionnaises, pour connaître les problèmes que ces familles rencontrent.
Quelle députée serait vous si vous êtes élue ?
Ericka Bareigts : Encore une fois nous devons être dans une majorité parlementaire autrement nous parlons, mais nous ne sommes pas efficaces. Dans la grande crise économique et sociale que nous avons aujourd’hui, nous devons être tout de suite au travail et très rapidement au travail. Le député il doit avoir un travail collectif dans les commissions avec son groupe, il doit porter la parole des forces vives de la population qu’il défend dans un cadre de la République française. Nous agissons sur le quotidien des gens, l’urgence économique et l’urgence sociale, mais nous défendons les valeurs de la République.
Est-ce que la députée que vous serez peut-être dimanche soir dira oui à tout ?
Ericka Bareigts : Non. Nous sommes des engagés politiques et je suis dans un parti démocratique. Nous pratiquons l’échange quelques fois très vif, de points de vue que nous ne partageons pas toujours. Je serai suffisamment responsable, suffisamment claire dans mes positions pour pouvoir à chaque fois faire le lien entre l’intérêt de la nation et l’intérêt de la population. Lorsque la population réunionnaise ne sera pas satisfaite dans ses attentes, je serai me faire entendre et je serai le dire.
Vous dites que vous serez dans opposition constructive. Qu’est-ce que ça veut dire Nassimah Dindar ?
Nassimah Dindar : Je serai une députée concrète. Nous souhaitons nous, Thierry Robert et moi que la loi de finances qui est voté à l’Assemblée nationale, soit pluriannuelle puisque les engagements qui ont été pris ont bien été sur plusieurs années. Je veux être moi une députée concrète avec des propositions claires et précises sur les attentes de la population réunionnaise, toutes catégories sociales confondues.
Ericka Bareigts, il s’agit pour vous de revaloriser les petites retraites. Est-ce que vous avez des détails ?
Ericka Bareigts : Il faudra dans la réforme fiscal aller chercher l’argent là où il est., c’est à dire chez les plus riches. Remettre dans cette caisse commune et redistribuer la valeur produite en France. Ca passe par la revalorisation des petites retraites et les minimas sociaux. Il est inacceptable aujourd’hui de dire que les gens vivent avec 430 euros, 500 euros, 600 euros. Nous devons revaloriser cela pour apporter une dignité. Le SMIC va être revalorisé puisque le président l’a annoncé. Nous devons remettre de l’ordre dans le désordre qui nous a été laissé. Il faudra aujourd’hui être rapide, concret et efficace.
Nassimah Dindar : Il y a des petites retraites à valoriser à La Réunion : des agriculteurs, des commerçants, de ceux qui ont été artisans et qui touchent aujourd’hui bien moins que le minimum vieillesse. Il y a véritablement à apporter des solutions. Il y a à La Réunion de plus en plus de travailleurs pauvres. Il faut donc aussi permettre à la classe moyenne, à tous ceux qui travaillent et qui vivent comme une injustice sociale de ne jamais bénéficier d’aide, il faut apporter aussi notre regard sur toute cette classe d’artisans, de commerçants, de travailleurs pauvres qui ne s’en sortent pas.
En matière de vie chère qu’allez-vous avancer comme arguments Nassimah Dindar ?
Nassimah Dindar : La vie est chère à La Réunion puisque nous avons un commerce exclusif avec la métropole et avec l’Europe avec des vrais coûts de transports, de faux coûts de transports, des vrais coûts de stockage, des faux coûts de stockages. Nous devons absolument faire en sorte que l’article un de la loi Jégo qui permet la fixation des prix des produits de première nécessité par le gouvernement. Je demanderais au président de la République et au gouvernement de fixer très rapidement pour cent produits, dont la liste est déjà arrêtée par toutes les associations, de fixer ces produits au même prix que la métropole. Deuxièmement, je pense qu’effectivement sur le moyen et long terme, il nous faut absolument travailler pour que nous ayons une norme RUP (Région Ultra Périphérique), et ça c’est le travail aussi des parlementaires européens.
Ericka Bareigts : Je vois que madame Dindar a bien lu mes documents de campagne. Vous ne l’avez jamais dit madame Dindar, c’est la première fois que j’entends ça ce soir. Nous l’avons travaillé depuis 2006 lorsque nous étions avec François Hollande en convention en Guadeloupe avec Victorin Lurel, et nous avions décidé d’être sur cette proposition de 100 produits au prix métropole. Au moins cette chose sera claire. Ensuite il est important de lutter contre les situations de monopole. C’est un engagement politique extrêmement important qu’on a jamais pris jusqu’à présent. Il faudra également ouvrir le commerce sur la zone pour faciliter la concurrence sur les différents produits. La vie chère et le pouvoir d’achat, c’est aussi très certainement le loyer. Il faut bloquer le prix des loyers à la relocation. Il faut réglementé le coût de l’électricité et le coût de l’eau parce qu’aujourd’hui une famille qui travaille au SMIC doit faire le choix entre payer le loyer et nourrir ses enfants. Nous devons rapidement répondre à ça et nous répondrons par un prix social.