Après avoir été examiné par la Commission des finances le mois dernier, après l’examen en séance publique mardi 5 mai, le texte de la lodéom est enfin voté aujourd’hui à l’Assemblée nationale.
Les parlementaires, en particulier Didier Robert qui a grandement participé à son élaboration, parlent d’un moment fort pour l’économie de la Réunion. Le Député-Maire du Tampon a déposé plusieurs amendements le 6 avril dernier. Il affirme qu’il va y avoir rapidement un « renforcement de la capacité économique et de la compétitivité au sein de chaque territoire ultra marin ».
La commission mixte paritaire (sept députés, sept sénateurs) sur la Lodeom, s’est réunie mardi dernier.
Elle était chargée de trouver une rédaction commune aux articles n’ayant pas été adoptés dans les mêmes termes par les deux chambres du Parlement en première lecture.
La Lodeom comprend des volets sur la défiscalisation, les charges sociales, le logement ou encore la continuité territoriale.
La réunion s’est déroulée sans difficultés majeures. Les sénateurs ont accepté l’essentiel des modifications introduites à l’Assemblée nationale.
Le sénateur Jean-Paul Virapoullé (UMP La Réunion) et les députés Alfred Almont et Victorin Lurel (PS Guadeloupe) ont participé aux votes des conclusions de la CMP (Commission mixte paritaire). Le Sénat a ensuite examiné, en séance publique les conclusions de la CMP.
Aujourd’hui c’est au tour de l’Assemblée nationale de voter. Seul le gouvernement a désormais encore la faculté de déposer des amendements au texte.
A quelques heures du vote historique, Didier Robert répond aux questions de Linfo.re :
1- C’est aujourd’hui qu’a lieu le vote à l’assemblée de la Lodéom, dans quel état d’esprit abordez vous cette dernière ligne droite ?
J’aborde ce vote avec beaucoup de sérénité et de confiance en l’avenir, une vraie confiance dans les dispositions du texte, un texte pour les entreprises réunionnaises pour la croissance et pour l’emploi.
2- Pensez vous au regard des événements, (COSPAR, Baisse du pouvoir d’achat… ) que cette loi va servir au développement de La Réunion ?
Sur le volet économique, cette loi va dans le bon sens car elle s’inscrit dans une démarche de renforcement de la capacité économique et de compétitivité accrue au sein de chaque territoire ultramarin.
Pour la 1ère fois, les secteurs économiques et productifs jugés prioritaires, à forte valeur ajoutée, créateurs de richesses, donc d’emplois, sont réellement pris en compte avec des priorités ciblées : - la recherche et le développement – les technologies de l’information et de la communication – le tourisme – l’agronutrition – l’environnement – les énergies renouvelables .
Cette loi donne également des outils aux entreprises pour conquérir de nouveaux marchés et s’ouvrir sur l’extérieur et devrait avoir un impact positif sur la croissance économique réunionnaise.
3- Pensez vous comme d’autres députés que le volet social manque cruellement dans ce projet de loi ?
Ce n’était pas l’objet de cette loi qui reste un texte purement à vocation économique.
Ceci étant, il manque bien évidemment aujourd’hui une vraie prise en compte de la dimension et des problématiques sociales des territoires ultramarins.
Les dispositifs économiques de la LODEOM doivent être complétés par des mécanismes de solidarité et des mesures phares pour mieux garantir la cohésion sociale.
Des mesures spécifiques doivent être prises pour consolider et renforcer notre tissu social aussi bien pour les jeunes, les personnes âgées et les handicapés.
Sur le plan des contrats aidés, eu égard à la situation sociale du Département (27 % de chômage, 66 000 bénéficiaires du RMI, 400 000 personnes à la CMU, ...) et dans un contexte de croissance démographique continue, il faut parvenir à inverser les logiques qui ont prévalus jusqu’à aujourd’hui.
Pour La Réunion, il faut plus de contrats aidés et une meilleure adaptation de ces dispositifs aux attentes des familles et aux besoins des communes et des associations.
4- Comment redonner confiance aux Réunionnais dans un moment de crise économique ? Quels mots choisiriez vous ?
Solidarité, formation, innovation, ambition, et confiance en l’avenir, justement.
5- Les états généraux de l’outre mer apporteront-ils à quelques chose ?
La Lodeom est, je le redis, une 1ère étape. Les Etats généraux des outres mer représentent une opportunité supplémentaire. C’est la première fois que les ultramarins sont consultés de manière si large pour orienter leur avenir et formaliser leur vision du développement de leur île.
La notion des Outres mer et pas seulement de l’Outre mer est importante à défendre, à intégrer et à valoriser. J’ai fortement insisté lors de la préparation de la LODEOM sur la prise en compte, certes des intérêts communs aux départements ultramarins, mais aussi et surtout sur les spécificités de chaque région.
A ce titre par exemple la question du statut à La Réunion n’est pas de mon point de vue d’actualité comme cela pourrait être le cas aux Antilles. Nous sommes ici département français et nous entendons bien nous affirmer et réussir le pari du développement dans ce cadre institutionnel.
Enfin, je souhaite inscrire l’Education, l’école au sens large, de la maternelle à l’Université, comme priorité n° 1 à La Réunion, dans le cadre de ces Etats généraux.
Mais au-delà de ces Etats Généraux, je me bat aussi pour la mise en oeuvre d’une grande loi de cohésion sociale :
Il n’y aura pas de développement économique harmonieux sans une meilleure prise en considération de la dimension sociale et humaine des territoires ultra-marins.