Les Parlementaires ont fait leur rentrée hier. A cette occasion, la députée-maire Huguette Bello a interpellé le Ministre du Travail sur le projet de loi relatif aux emplois d’avenir.
Depuis hier mardi 11 septembre, les députés examinent le Projet de Loi portant sur la création des emplois d’avenir. Ce dossier constitue pour la députée-maire Huguette Bello "le premier rendez-vous du gouvernement avec la jeunesse".
A La Réunion, le nombre de chômeurs est en augmentation, comme dans l’hexagone. La catégorie des 16-24 ans est particulièrement touchée. Les jeunes Réunionnais, même ceux qui possèdent des diplômes, ont de grandes difficultés à s’insérer sur le marché du travail.
A titre de comparaison, le taux de chômage des jeunes est trois fois plus important dans notre département, par rapport à la moyenne nationale. Consciente de cette problématique, la députée de la 2ème circonscription a interpellé le Ministre du Travail sur ce dossier crucial.
Huguette Bello considère que " les emplois d’avenir sont, en ce sens, le signe du changement que nous attendions en matière d’emploi". L’élue saint-pauloise ajoute : "Affronter cette catastrophe, ce n’est même plus seulement une urgence".
Elle demande que la proposition de la Commission des affaires sociales qui a inscrit les départements et collectivités d’Outre-mer parmi les territoires où ce nouveau dispositif s’applique de manière prioritaire. La députée réunionnaise a par ailleurs mis l’accent sur la nécessité de former les jeunes pour les aider à intégrer plus facilement le marché de l’emploi et empêcher la marginalisation de ces personnes.
Le volet de la formation est capital selon Huguette Bello qui cite l’exemple des volontaires du Service militaire adapté, dont le taux d’insertion professionnelle est très élevé. La députée-maire a également plaidé en faveur de la "déclinaison des emplois d’avenir dans l’Éducation nationale".
Suite à la discussion générale, le Ministre du Travail, de l’emploi, de la formation professionnelle et du dialogue sociale est intervenu sur l’application des emplois d’avenir Outre-mer dans les termes suivants :
" Quant aux DOM-TOM, le chiffre est également bien supérieur à 40 %. Il est donc normal de prévoir une priorité même s’il n’y aura pas de public réservé. Ayez vraiment bien cela en tête car c’est dans ce cadre que nous avons élaboré le projet de loi.
Encore une fois, je comprends les préoccupations exprimées à ce sujet, mais relisez le texte. Il s’adresse à tous les jeunes qui sont dans cette situation, avec une priorité légitime là où ils sont les plus nombreux et où la concentration pose une série de problèmes. Que nous ayons bien la même compréhension de la proposition du Gouvernement.
À l’intérieur du dispositif, la question de ceux qui ont une qualification supérieure aux autres et abordée, et on donne des éléments de réponse. En effet, dans les ZUS ou ailleurs, des jeunes ont fait l’effort d’aller jusqu’au CAP ou au BEP car on leur a dit que s’ils faisaient cet effort, ils trouveront une solution. Or ils n’en trouvent pas.
C’est normal que nous leur tendions la main en ciblant fortement, en l’occurrence, sur les zones concernées, comme sur certaines ZRR ou éventuellement sur les DOM-TOM. Ayons une vision claire du dispositif. C’est une pyramide : il y a le socle, ce que j’ai appelé le noyau dur du chômage des jeunes, puis ceux qui ont une faible qualification mais qui ont fait un effort, et à la pointe de la pyramide, la proposition des emplois d’avenir professeur pour ceux qui ont fait l’effort de passer le bac et de s’inscrire en première année universitaire parce qu’ils veulent être profs, mais qui ne peuvent payer les quatre années à venir.
Est-il normal qu’ils arrêtent ? Non, parce qu’il faut savoir récompenser leurs efforts, d’autant plus qu’ils vivent dans des quartiers ou dans des zones en difficulté. "