La ministre des Outre-mer, Annick Girardin, est en visite à La Réunion depuis jeudi. Elle a rencontré plusieurs acteurs du monde économique, de l’agriculture ou encore de la santé du département.
Présente à La Réunion depuis déjà quelques jours, la ministre des Outre-mer, Annick Girardin, fait le point sur les différentes rencontres et événements qui se sont passés durant ses deux premiers jours de visite.
Ce vendredi matin, un important incendie s’est déclenché dans un dépôt de matériaux dans le secteur de Cambaie à Saint-Paul. Annick Girardin était la première à avoir officiellement communiqué sur cet incendie.
La ministre n’a pas de nouvelles des personnes qui ont été hospitalisées, mais sait que leur vie n’est pas en danger.
"J’ai une pensée pour la famille de ce jeune homme décédé pour sa femme et ses enfants. Aussi je voudrais remercier les pompiers intervenus pour lutter contre cet incendie et éviter qu’il se propage. Je n’ai pas de nouvelles des blessés, je sais juste que leur vie n’est pas en danger."
Annick Girardin explique qu’une enquête va obligatoirement s’ouvrir pour connaître les causes exactes de cet incendie.
À ce stade de l’enquête on ne sait pas si le sinistre est d’origine accidentelle ou non. La ministre précise : "L’incendie serait accidentel. En tout cas quand on fait face à ce drame on évite tout commentaire."
Concernant le sujet de la taxation de l’alcool, la ministre explique : "Il y a et était prévu un fonds qui serait abondé par une taxation notamment sur les alcools forts et le rhum pour alimenter ce fonds et faire une politique de prévention encore plus importante dans les territoires d’Outre-mer."
Elle ajoute : "C’était dans le Livre bleu, des parlementaires en ont pris l’initiative. C’est un amendement qui a été voté à l’Assemblée nationale."
Le gouvernement a lui voté pour hausse sur 4 ans alors que la ministre était elle pour une hausse sur 10 ans.
"J’ai souhaité qu’on réfléchisse sur cet amendement d’abord parce que le fond n’y est pas. Ensuite avoir une taxation qui permet d’avoir une vraie action pour limiter la vente et la consommation d’alcool. Et équilibrer la taxation pour ne pas mettre en risque l’économie du rhum."
"Je pense qu’il faut le faire sur 5 ou 6 ans mais le démarrer au 1er janvier 2019 c’est pour moi beaucoup trop rapide."
Avec l’été qui arrive le risque d’augmentation des cas de dengue est à craindre. 6 630 cas on été recensés et 3 morts ont été déclarés cette année lié à la maladie. L’État a engagé 3 millions d’euros, une rallonge.
"Les 3 millions d’euros vous parler d’une intervention 2018 c’est important de rappeler la mobilisation importante qu’il y a eu à La Réunion pour endiguer la dengue. On n’y a pas réussi, on est passé par 400 cas semaines à 7 ou 8 cas."
Elle ajoute : "Arrive cette période estivale qui nous fait dire que peut-être qu’on a peut-être la possibilité malheureusement d’avoir un scénario du pire avec un pic de dengue qui pourrait avoir lieu en mars/avril. Pour 2019 il faut qu’on soit à la hauteur des besoins de La Réunion en la matière."
"Il faut se mobiliser car si jamais on atteignait les 1 000 cas ça serait une catastrophe. On doit se prémunir, prévenir et être d’avantage dans l’action."
Les doléances et inquiétudes du secteur économique exprimées, la ministre les a entendu aujourd’hui. De nombreux acteurs estiment que son effort va engendrer un effondrement de toute l’économie ultra-marine.
"Cette réforme, cet écosystème que nous voulons mettre en place a été réfléchi avec le milieu économique, on a avancé ensemble sur la défiscalisation. Également sur des nouveaux outils que nous allons mettre en place pour accompagner l’innovation et sur la question des exonérations et du CICE et c’est ça qu’il faut qu’on puisse affiner ensemble."
Les entreprises craignent une augmentation du coût du travail. "Nous savions que cette réforme aurait des gagnants et des perdants ce sont des choix politiques de développement économique. Et il s’avère que depuis septembre on a des éléments beaucoup plus fin et qu’on a des effets de bord et on doit se mettre d’accord, c’est ce qu’on va faire dans les semaines à venir."
La ministre a souhaiteé retirer la presse, la production audiovisuelle et l’aérien du dispositif d’exonération avant de se rétracter. "Ce n’est pas terminé et on ouvre le début avec le secteur économique et on va voir ensemble comment on peut aborder cette année 2019."
Demain Annick Girardin doit aussi revoir les syndicats hospitaliers qui protestent contre la suppression du décret mettant fin à l’indexation de leur prime.
La ministre explique : "C’est un choix qui a été fait par la ministre de la Santé de répondre à la demande du milieu de la santé et de faire un décret avec un dispositif en sifflet. Cette négociation je ne m’en suis pas occupée mais demain j’entendrais les préoccupations des syndicats."
La Réunion a été frappée par 3 tempêtes pour cette année 2018 et selon la ministre le système d’alerte cyclonique a été révisé.
"Ce système est révisé et sera mieux en action avant la fin de l’année. Il fallait un nouveau système et c’est chose faite et cela sera présenté par le préfet dans les mois à venir."