Le président de l’Union des Comores Ahmed Abdallah Sambi, en visite à la Réunion depuis vendredi, a déclaré sur le plateau du journal télévisé d’Antenne Réunion qu’il donnera le pouvoir à Dhoinine Ikililou. "Venu à la Réunion pour parler de l’avenir des Comores", l’Ayatollah repartira cet après-midi pour les Comores. Ce matin, il a visité la mosquée de Saint-Pierre et s’est rendu à 11 heures à une cérémonie religieuse à la mosquée comorienne du Port.
"Ce n’est pas la première fois que je viens à la Réunion, je connais déjà cette belle île. Je connais très bien la communauté comorienne à la Réunion, si je suis là aujourd’hui, mieux vaut tard que jamais", a déclaré hier soir le président Sambi.
Le président de l’Union des Comores est en visite sur l’île depuis vendredi soir. Accueilli à l’aéroport par l’hymne national et les danses traditionnelles d’une foule de Comoriens, le président Sambi s’est dit très "heureux de voir que les Comoriens s’intéressent à leur pays". Hier, des centaines de ressortissants s’étaient réunis pour assister au discours de l’Ayatollah. A un mois de la passation de pouvoir, le chef religieux a évoqué les questions d’éducation et de budget national. La politique intérieure était au coeur de ses paroles, exprimées dans sa langue natale.
Hier, les détracteurs au président Sambi du parti Rijad ont profité de sa venue sur l’île pour exprimer leur opposition. Sur la place des Droits de l’Homme, ils ont fait une prière de solidarité pour le peuple libyen. Saïd Larifou, à la tête de ce parti d’opposition, dit refuser le statut de chef de l’Etat au président Sambi, reconnaissant comme président Dhoinine Ikililou. Il a également souligné les liens étroits qu’entretient Sambi avec le dictateur libyen Mohammar Kadhafi.
"La communauté comorienne a voulu cette visite depuis très longtemps depuis 2008. Je suis arrivé à la fin du mandat, j’étais très content de voir l’accueil que m’ont réservé les comoriens". Interrogé sur la prolongation de son mandat de président qui avait provoqué une vive polémique, le président Sambi s’est dit "absolument" prêt à donner le pouvoir à Dhoinine Ikililou.
Sur sa proximité avec le colonel Kadhafi, le président s’est défendu de soutenir le dictateur lybien et a parlé de "mensonges et de rumeurs", assénant qu’en tant que chef des Comores, il s’aligne sur la position "de la communauté internationale et de la ligue des Etats Arabes".
Quant à son bilan de politique intérieure, que ses opposants juge mauvais, le président Sambi considère qu’il faut interroger directement les Comoriens. A son arrivée, il a expliqué avoir "hérité d’un pays qui avait quatre constitutions, quatre présidents, quatre gouvernements, quatre parlements". En travaillant, le président Sambi estime avoir sorti les Comores de leur instabilité politique et avoir réussi à renouer les collaborations avec les institutions financières, permettant l’installation de nouvelles sociétés bancaires.
Autre point de crispation dans les relations diplomatiques entre la France et les Comores : la départementalisation de Mayotte officielle depuis quelques jours. Sur ce sujet, le président Sambi campe sur ses positions, assénant que l’île de Mayotte est une île comorienne "géographiquement, juridiquement, culturellement", conformément au droit international.
Le président Sambi repartira cet après-midi de la Réunion après avoir la visite de la mosquée de Saint-Pierre ce matin et avoir participé à une cérémonie religieuse à la mosquée comorienne du Port.