Les maires de 21 communes ont déclaré ne pas pouvoir assurer dans de bonnes conditions la rentrée scolaire le 18 août prochain à cause de la baisse annoncée des contrats aidés à La Réunion.
Les interrogations sont toujours présentes pour les élus ainsi que pour les bénéficiaires des contrats aidés à La Réunion. Mais aujourd’hui, ce sont les élèves de l’académie de La Réunion qui pourraient bien être également touchés par cette baisse des contrats aidés.
Hier, des maires, accompagnés d’autres élus manifestaient devant la Préfecture. Ils affirment ne pas pouvoir assurer la rentrée scolaire prévue dans une dizaine de jours à savoir le 18 août, aussi bien dans les écoles primaires que dans les collèges.
Les élus ont déposé une déclaration commune des maires, des présidents d’agglomération de La Réunion, relative à ce mouvement de crise qui vient chambouler la rentrée scolaire.
4 maires n’ont pas signé : Saint-Denis, Saint-Leu, Sainte-Rose et Les Avirons.
Ce mardi 8 août, le Préfet rencontrait les maires de l’île. Amaury de Saint-Quentin avait fixé à 1 800 le nombre de contrats aidés lors de cette échange.
"Le compte n’y est pas. Nous nous sommes réunis avec les maires, nous avons fait les comptes. Pour que la rentrée scolaire se passe correctement, dans la sécurité et l’hygiène nécessaire au fonctionnement, il nous faut 3 298 contrats aidés", affirme Stéphane Fouassin, président de l’Association des Maires de La Réunion (AMDR).
"Cela ne représente que la moitié des besoins nécessaires au personnel des écoles. Lors de la rencontre avec le Préfet, il nous a expliqué que le nombre de contrats ne peut pas être modifié sans la signature des décrets qui eux seuls peuvent débloquer la situation.
Il n’y aura pas de rentrée scolaire s’il n’y a pas de sécurité, d’hygiène nécessaires dans les cantines entre autres. Le gouvernement doit faire le nécessaire pour l’année 2017 mais aussi sur du long terme. Nous ne voulons pas de 6 mois de contrat, on doit aussi penser à la rentrée au mois de janvier 2018."
Pour Patrick Lebreton, maire de Saint-Joseph, cette situation est insuffisante.
Une réunion, qui peut être décisive, doit avoir lieu le mercredi 16 août, à deux jours de la date officielle de la rentrée des classes.
Cette rencontre réunira les maires de La Réunion. Patrick Lebreton déclare :
"C’est en accord avec tous les maires que la décision de suspendre la rentrée scolaire a été prise. Il n’y a pas de données nouvelles sous nos yeux. Monsieur Le Préfet nous a fait savoir qu’il n’a que 1 800 contrats entre 6 et 12 mois. C’est largement incomplet et on ne peut pas partir là-dessus. Nos comptes montrent qu’il nous faut presque 3 300 contrats.
La rentrée scolaire ne peut pas être possible. Ne pas y aller le 18 août, c’est parce qu’il nous manque les délais, il nous manque des contrats, et nous ne pourrons pas assurer une rentrée dans de bonnes conditions de sécurité. Dans ma commune, 251 contrats doivent être mis en place mais je ne vois pas comment."
11 500 contrats aidés ont été signés depuis le début de l’année 2017 à La Réunion. Si la régression du nombre de contrats aidés attribués par le gouvernement à La Réunion se consolide, ce chiffre pourrait atteindre les 5 000 pour la fin de l’année.
La mairie du chef-lieu a affirmé qu’elle maintient la rentrée scolaire au 18 août.
Une réunion de travail relative aux contrats aidés dans le cadre de la préparation de la rentrée scolaire, se tiendra demain matin en Préfecture, entre la Ville de Saint-Denis, représentée par Éricka Bareigts, élue déléguée à l’insertion, et le Sous-préfet de l’Arrondissement Nord, Maurice Barate.
Les maires de la CIVIS et de la CASUD qui s’opposent sur plusieurs sujet se sont eux réunis cet après-midi pour faire le point sur la situation.
Ces élus réclament au moins 15% de l’enveloppe des contrats aidés de 2016. Ces demandes ont été transmises à l’Association des maires de La Réunion.