Le président de La République Emmanuel Macron s’est exprimé ce lundi devant le Congrès réuni à Versailles. L’objectif affiché était de détailler les priorités de son quinquennat. François Cafarelli, maître de conférences en Droit public décrypte le discours d’Emmanuel Macron et le boycott de l’opposition.
Emmanuel Macron s’est exprimé devant le Congrès de Versailles ce lundi 3 juillet. À la veille de la déclaration de politique générale du Premier ministre, le président a choisi le cadre fastueux du Château de Versailles, pour fixer les "priorités" de son quinquennat.
François Cafarelli, maître de conférences en Droit public s’exprime sur le plateau du Journal Télévisé d’Antenne Réunion et analyse cette allocution présidentielle.
"Le discours d’Emmanuel Macron était un discours inédit. Les précédents présidents n’avaient pas le droit jusqu’à 2008 de prendre la parole devant les parlementaires.
C’est la réforme de Nicolas Sarkozy qui lui avait permit en 2009 de s’exprimer au Congrès puis en 2015, c’était François Hollande. Mais c’est la première fois que le président de La République française tient un discours au Congrès de Versailles avant même son Premier ministre."
"Les opposants utiliseront toujours des arguments pour le contrer. Ce n’est pas forcément un geste dominateur comme le dénoncent ses opposants. La possibilité de dominer est reconnue à chaque président. Emmanuel Macron préserve simplement l’orientation de son Premier ministre. Il est resté dans son rôle de président.
Le boycott était pressenti. Le boycott n’a pas affaibli l’autorité. Emmanuel Macron a obtenu une forte majorité à l’Assemblée nationale, on peut penser que la position était prévisible."
"Les points clés de ce discours sont clairs. Emmanuel Macron n’a pas exposé de programme quelconque. Dans ce discours, on peut observer trois mouvements.
Tout d’abord, il commence par une introduction où il explique les enjeux de ces prochaines années, les attentes des Français, comme lutter contre les finances par exemple.
Puis dans les deux parties qui restent, cela devient un peu classique. Il suit deux directions. D’une part, il parle de l’outil, à savoir diriger la République française avec une réforme profonde.
D’autre part, il parle de la politique à mener, des objectifs qu’il se fixe pour la France. On peut citer la réduction du nombre des parlementaires, le cumul des mandats.
Ce sont des mesures promises par des présidents élus avant lui, mais ils ne l’ont pas mis en œuvre. Emmanuel Macron a prévenu que si le Congrès ne vote pas ces mesures, il se dit prêt à utiliser le référendum."
"Emmanuel Macron a assez peu parlé des Outre-mer. Peut-être lorsqu’il a évoqué la conférence des territoires. Il a évoqué tous les moyens nécessaires pour que nous puissions nous développer.
Quand il parle de la diversité, c’est certain qu’il fait référence à l’Outre-mer. Mais il n’y a pas eu de spécificités quelconque sur les territoires d’Outre-mer."