Politologue, et consultant politique d’Antenne Réunion, Yvan Combeau apporte son regard sur le nouveau gouvernement.
Au lendemain de l’annonce du nouveau gouvernement, Yvan Combeau livre son analyse pour savoir s’il est équilibré notamment.
"On doit s’interroger sur la solidité d’un remaniement d’importance"
"Il ne faut pas trop chercher les équilibres. Derrière il y a à la manoeuvre, même s’il reste très discret, le président de la République. C’est lui le manoeuvrier, celui qui agit mais sans commentaire. Il a pris en compte une donnée électorale. Lors du second tour des législatives, les électeurs de gauche se sont moins reportés sur les candidats République en marche que la droite. Donc il y a un rééquilibrage en terme de personnalités qui viennent du mouvement socialiste. Puis il y en a un peu sur la droite. Derrière tout cela on doit s’interroger sur la solidité d’un remaniement d’importance. Les ministre des Armées, de la Justice, les questions européennes... ce sont les points essentiels du pacte macroniste."
"François Bayrou a quitté le gouvernement contraint et forcé, mais élégamment"
Dans ce gouvernement Philippe II, les élus Modem moins nombreux qu’avant. Un signal qui risque d’indiquer que ce parti pourrait moins peser au cours du quinquennat, comme l’estime le politologue.
"C’est évidement que François Bayrou était pris dans une seringue, élégamment faite, pour qu’il soit obligé de partir. Il quitté le gouvernement contraint et forcé, mais élégamment. Le président de la République a probablement poussé un peu madame Mme Goulard, qui avait l’obligation, pour les deux qui ne voulaient pas partir, Mme de Sarnez et M. Bayrou de quitter le navire, avec élégance. On verra quel sera le rôle de l’Assemblée nationale et du Modem, et de Thierry Robert de notre part pour regarder son impact et le rôle qu’il peut jouer à travers le Modem, par exemple dans les Assises de l’Outre-mer."
La loi de la moralisation de la vie publique
"La loi va fonctionner, elle va être en marche également. Mais il y a d’autres dossiers plus importants, sur la loi Travail, sur les problèmes fiscaux, sur le terrorisme. On va avoir affaire à des personnalités qui ont moins d’autorité politique. On a exfiltré M. Ferrand, M. Bayrou, Mme Goulard, Mme de Sarnez. On a remis certains à l’Assemblée nationale. Mais, s’il y a un problème, en terme de justice ou d’enquête préliminaire, le problème va continuer à exister mais au Palais Bourbon."
Recours de Monique Orphé
"Pour qu’il aboutisse, il faut vraiment avoir force de démonstration, qu’il y ait des preuves à l’appui dans les communes où les choses se seraient passés dans les bureaux de vote. Parce que là l’écart est plus important, mais on a l’habitude à La Réunion d’avoir ce genre de recours."