Beaucoup d’idées les divisent, mais tous les candidats à la présidentielle s’accordent a dire que l’éducation tient une place essentielle dans leur programme. Pourtant, du côté des professionnels de l’éducation à La Réunion, aucun des candidats ne parvient à les convaincre.
"Je n’avais pas bien vu que les candidats avaient un programme au niveau de l’éducation. Surtout qu’en ce moment, les programmes sont un peu mis de côté pour régler les choses personnelles", estime Sabine Montrouge, professeur de Lettres et d’Histoire.
Pour Gaël de Palmas, enseignant et responsable de la CGTR Éducation, il y a un écart entre les paroles et les actes des candidats.
"Ce qu’ils affichent en tant que candidats, une fois qu’ils sont en responsabilité, ils s’assoient dessus pour parler trivialement".
Parmi les mesures-phares des candidats, François Fillon et Benoît Hamon proposent d’avancer le début de la scolarité.
Une bonne chose pour Marie-Hélène Dor, secrétaire départementale de la FSU. "Nous sommes favorables à une scolarisation la plus précoce possible, c’est un facteur de réussite. Mais nous sommes aussi favorables qu’elle soit allongée jusqu’à 18 ans".
Jérôme Motet, professeur d’espagnol revendique une vocation valorisante pour l’école. "L’ambition de l’école n’est pas d’être une garderie. Cela doit être un endroit proposant un enseignement de qualité, qui permettra aux élèves, quel que soit son niveau social, de s’en sortir".
François Fillon, et Jean-Luc Mélenchon souhaitent également de revenir la réforme des collèges.
Un point sur lequel Jean-Luc Pradel, président de l’académie du Snalc, est particulièrement sensible. "Celui qui dit qu’il arrêtera la réforme des rythmes scolaires, mais qui remettra en question les réformes du collège, aura nos faveurs".
D’autres propositions, comme celle de Marine Le Pen, qui s’attaque à l’enseignement des langues d’origines, ou encore de François Fillon, qui vise le statut des enseignants en lycée professionnels, sont elles loin de faire l’unanimité.
Les propositions des candidats concernant l’éducation ne séduisent pas les professionnels, pourtant c’est un thème majeur dans une île où l’illettrisme touche plus de 116 000 personnes.