L’Allemagne appuie la demande de recul d’échéance français concernant la norme budgétaire. Des conditions ont été posées.
Les sanctions de Bruxelles sur la France pour 2015 pourraient ne pas avoir lieu. L’Allemagne a accepté de prendre sa défense. A cet effet, Berlin exige un calendrier précis des réformes structurelles françaises, nécessaires pour amener la dette public de cette dernière au niveau exigé par l’Union européenne.
Cette démarche intervient à deux semaines du verdict budgétaire de la Commission européenne. Trois objectifs intermédiaires sont visés par cette décision. Le premier, ramener la France dans le rang. Ensuite, obtenir de Paris une démarche s’inscrivant au calendrier de réformes économiques et sociales précises, répondant à l’insistance de l’équipe Merkel. Enfin, que l’Allemagne consente à consacrer une partie de ses excédents à une relance de l’investissement européen.
Le projet intervient juste avant le mercredi 15 octobre où la France soumet officiellement son projet de loi de finances pour 2015 à la loupe de Bruxelles. Ce qui est salvatrice puisque ce premier dossier est connu d’avance pour échouer devant la Commission de Bruxelles, qui le renverra pour un réexamen. Le poids de l’Allemagne dans son soutien sur cette question vaut la garantie que les sanctions de l’Union européenne n’atteindront pas la France.
Pour récolter du concret dans la collaboration, les deux gouvernements ont mandaté deux économistes, Jean Pisani-Ferry et Henrik Enderlein, afin de réfléchir d’ici novembre sur les réformes et les investissements à long terme à conduire dans les deux pays.
Et pour bien ficeler le tout, une séance de travail à quatre est prévue à Berlin le 20 octobre, entre les ministres de l’Économie et des Finances Emmanuel Macron et Michel Sapin et leurs homologues allemands Sigmar Gabriel et Wolfgang Schäuble.