Les contrôles renforcés aujourd’hui expérimentés dans quelques régions pourraient bientôt être étendus à toute la France. Et pour cause, un chômeur sur cinq ne cherche pas d’emploi.
Le bilan de l’expérimentation menée dans quatre régions qui sera publié la semaine prochaine va être « une petite bombe » selon France Bleu qui relaye les informations des Echos aujourd’hui. En effet, de nombreux chômeurs ne chercheraient pas d’emploi.
Manuel Valls, qui a envoyé des signaux à l’opinion publique sur une réforme de l’indemnisation chômage s’est fait recadrer par François Hollande qui ne voit pas là un sujet prioritaire. Le premier ministre a affirmé mercredi que « la question des devoirs des chômeurs fait partie de l’assurance-chômage ».
Depuis un an, le contrôle renforcé des chômeurs est expérimenté dans quatre régions : Haute-Normandie, Poitou-Charentes, Paca et Franche-Comté. Selon Les Echos, 20% des 2 600 chômeurs de Toulon et Manosque ne cherchent pas d’emploi. Le taux serait encore plus élevé dans d’autres zones d’expérimentation.
Toujours selon Les Echos, le gouvernement, le patronat et la direction de Pôle emploi sont décidés à généraliser le renforcement des contrôles, même si officiellement la direction de Pôle emploi affirme que ce n’est pas encore décidé.
« Si cela permet de pointer aussi les manquements de Pôle emploi en matière d’accompagnement et de remettre en contact des gens et leur conseiller, cela produira du positif. Si c’est juste pour radier à tout-va, c’est hors de question », selon un syndicaliste cité par Les Echos.
Selon le document, si un certain nombre de demandeurs d’emploi n’est pas suffisamment actif dans sa recherche, c’est avant tout par manque d’information et d’accompagnement et non pour profiter du système.
Un renforcement des contrôles pourrait donc aussi être synonyme d’un meilleur soutien aux chômeurs selon la direction de Pôle emploi : « L’expérimentation n’a pas été menée à des fins de sanctions. Le sujet, c’est de remobiliser les chômeurs découragés » assure-t-elle.
Les syndicats, à l’image de la CFDT, sont sceptiques : « La démarche a donné des résultats encourageants. Mais la question derrière la généralisation, c’est celle des moyens qu’on dégagera pour renforcer l’accompagnement des chômeurs démobilisés », affirment-ils.