La prison de Domenjod, un établissement ultra moderne en matière de sécurité. Une réputation qui n’a duré que 6 mois. L’évasion de Juliano Verbard met aujourd’hui en exergue les défaillances du système.
Comment une telle évasion a pu se produire ? La prison de Domenjod avait été conçue selon un dispositif de sécurité maximal, ultra moderne. Du jamais vu à la Réunion et l’une des seules parmi les centres d’incarcération d’Outre-mer à être aussi bien équipé.
Manque de vigilance ou manque d’équipement ? Une chose est certaine, le filin aurait évité que l’hélicoptère se pose dans l’enceinte de l’établissement. Au delà de ça, les détenus étaient-ils correctement surveillés ? Tout laisse à penser que oui. Cependant l’évasion s’est faite, les détenus sont en cavale et de nombreuses interrogations restent en suspend. Comment Luciano Verbard et ses acolytes ont réussi à mettre en place ce plan d’évasion ?
Le système de sécurité de la prison de Domenjod est aujourd’hui pointé du doigt. A la livraison des travaux, un choix avait été fait. Celui de ne pas équiper dans l’immédiat le centre en filet anti-hélicoptère. "On pouvait considérer qu’il n’y a pas de grand banditisme à la Réunion. Une évasion d’une telle ampleur se fait avec des moyens logistiques importants" déclare le directeur de la prison, qui reste très surpris de la manière dont les choses se sont passées.
Il faut savoir que tous les établissements pénitenciers de Métropole ne sont pas équipés de filin. Cela se fait de façon progressive et demande un certain nombre de moyens, notamment financiers. Des millions d’euros ont été débloqués par l’administration pénitentiaire afin de financer ces opérations.
A la question : pourquoi les trois détenus, Juliano Verbard, Jean Fabrice Michel et Alexin Michel, se trouvaient ensemble dans la même cour de promenade ? Les détenus sont en fait séparés des condamnés. Même s’ils n’étaient pas en contact direct durant les journées, il y avait des moments où ils se retrouvaient. Pendant les heures de promenade.
Comment ont-ils pu s’organiser ? Les correspondances étant vérifiées, la communication par l’intermédiaire des GSM n’étant pas possible, les parloirs sont visiblement les seuls moyens dont disposaient les détenus pour discuter d’un plan d’évasion. Les boxes sont individuels, les échanges libres et les contrôles ne pouvaient s’effectuer en permanence.
Au delà du filin, la faille viendrait aussi là. C’est très certainement durant ces communications que Juliano Verbard a mis en place sa tentative d’évasion.
Toutefois, le prédicateur n’a pas eu plus de parloirs que d’autres détenus. Ses parloirs étaient en revanche réguliers. Samedi dernier, il n’en a eu qu’un. Ce sont essentiellement des membres de sa famille qui venaient lui rendre visite.