Image d'illustration / Antenne réunion
Lorsque le bruit des tambours se heurte au conflit de voisinage. À Saint-André, plusieurs habitants se plaignent de nuisances sonores provoquées par leur voisin. Ce dernier parle de coutumes et de traditions dans le cadre de sa religion. L’avocat des plaignants évoque lui des sons répétés et pas forcément sur les périodes de cérémonies.
Le bruit des cloches, des tambours ou des clochettes sont-ils des nuisances sonores comme les autres ? C’est sur cette question délicate que la Cour d’appel s’est penchée cette semaine. En cause, une affaire de voisinage à Saint-André, les bruits de tambours perturberaient la quiétude du quartier. La Défense dénonce une atteinte à la liberté de culte.
Me Léopoldine Settema-Vidon, avocate de la défense : « Ce sont des instruments qui sont les supports dans la pratique de l’hindouisme. Aujourd’hui si on accepte qu’un pratiquant de la religion hindoue soit poursuivi car il utilise des sons de tambours, cela voudrait dire que demain matin, ce seuil de tolérance que nous avons appris à avoir dans la communauté réunionnaise va disparaître . Il faut continuer dans le vivre ensemble et maintenir cet équilibre d’une société qui n’est pas simple à gérer. »
Les quatre plaignants se défendent et affirment que les nuisances sonores ne sont pas corrélées à des célébrations religieuses :
Me Mickaël Nativel, avocat d’un des plaignants : « Le bruit a été mesuré et c’est le bruit d’un marteau-piqueur que vous entendez nuit et jour pendant 3 à 4 semaines dans l’année. Je m’élève fortement contre cette tentative d’emmener le débat sur un terrain dangereux : la religion. Il ne s’agit pas de la religion, il s’agit d’une personne qui fait des bruits intempestifs, il y a d’autres temples dans le quartier qui ne posent aucun problème. »
Lors de la première instance, l’accusé a été condamné à payer une amende. Le jugement en appel doit être rendu en septembre.