Cet après-midi, l’ancien curé de la paroisse de Saint-André s’est retrouvé à la barre. L’homme de foi fait l’objet de poursuites pour pédophilie, suite à la plainte d’un enfant de choeur l’accusant d’attouchements sexuels, qui auraient été perpétrés lorsque celui-ci avait entre 15 et 16 ans. Le procès a été renvoyé à une date ultérieure de 3 à 6 mois, le prévenu ayant demandé un délai supplémentaire pour préparer sa défense.
Une affaire particulièrement délicate a été examinée ce mardi par la cour du tribunal correctionnel de Champ-Fleuri. Les faits se seraient déroulés entre 2002 et 2003. Dix ans après les faits présumés, un ancien enfant de choeur a porté plainte pour agression sexuelle à l’encontre de l’ancien prêtre de Saint-André Jean Naramoutou. Aujourd’hui âgé de 25 ans, ce jeune homme habitant désormais en métropole accuse l’homme d’église de l’avoir touché au niveau de ses parties intimes à plusieurs reprises.
Selon les dires de la victime, le curé aurait dormi avec l’adolescent et en aurait profité pour toucher les parties sexuelles de l’enfant. Lors d’une confrontation organisée pendant sa garde à vue, le prêtre avait reconnu les faits qui lui étaient reprochés. Retournement de situation cet après-midi. Devant le tribunal, l’homme d’église a réfuté toutes les accusations portées à son encontre, affirmant qu’il n’avait pas relu avec attention ses déclarations. Quant aux attouchements, le prévenu a évoqué une obscure méthode de médecine orientale destinée à le calmer.
La mère de la victime présumée craint de se mettre à dos les paroissiens très attachés à leur prêtre. Ces derniers sont d’ailleurs très dubitatifs sur les allégations portées à son encontre. L’avocat du prêtre a demandé un délai supplémentaire pour préparer sa défense. Une requête acceptée par le président du tribunal. Le procès aura donc lieu dans 3 ou 6 mois. Ce nouvel acte juridique aura pour objectif de faire toute la lumière sur cette nouvelle affaire qui éclabousse la religion.
Dans un communiqué, le diocèse de la Réunion a tenu à s’exprimer sur cette affaire. "Nous prenons cette plainte au sérieux, nous sommes profondément attristés et affectés. Nous souffrons avec le jeune qui demande réparation et nous soutenons le bien-fondé de sa démarche. Ayons de l’empathie pour les personnes blessées. Vu les troubles et les interrogations que cela suscite, les Supérieurs du Père Naramoutou ainsi que le Vicaire Général, représentant l’Evêque, lui ont demandé de démissionner de sa charge de Curé, ce qu’il a fait en date du 29 janvier 2012.", ont expliqué les autorités religieuses, ajoutant que "La justice suit son cours, nous lui faisons confiance pour parvenir à établir la vérité et décider, selon le droit, des suites à donner à cette plainte. Le Père Naramoutou est pour l’instant présumé innocent. Pour les chrétiens, qui entendront ou liront ce message, nous comprenons que de telles situations les touchent profondément. Dans ce douloureux moment, nous invitons les croyants à tenir ferme dans leur foi, à prier et à s’en remettre à Dieu qui aime le bon droit et la justice."