Dans la matinée du dimanche 13 avril, un détenu multirécidiviste a agressé violemment un surveillant à la prison du Port. L’individu récidiviste avait déjà agressé un agent au centre pénitentiaire de Domenjod. Jugé ce vendredi au tribunal judiciaire de Saint-Denis, il a été condamné à 18 mois de prison avec mandat de dépôt. Il pourrait être transféré dans un établissement spécialisé en France Hexagonale.
Violence avec récidive sur le personnel pénitentiaire. Le tribunal judiciaire de Saint-Denis a rendu une décision ferme ce vendredi, 18 mois de prison ferme envers un détenu qui avait agressé un surveillant en début de semaine. Une décision satisfaisante pour l’avocate de la partie civile, qui s’inquiète d’une réitération des faits.
"Les victimes ont été reconnues dans leur statut de victimes. Il y a eu une nouvelle condamnation, ils vont être indemnisés à hauteur du préjudice subi. Je ne suis pas satisfaite dans le sens où ce n’est pas la première fois que ce détenu pose des difficultés. On n’est pas à l’abri que cela recommence à l’avenir. Le problème risque de perdurer et d’autres agents risquent d’être blessés", réagit maître Estelle Gangate.
Le profil du prévenu inquiète, selon les magistrats il s’agit d’un individu intolérant à la frustration présentant des troubles du comportement. Son conseil plaide pour un transfert en unité psychiatrique. "Il y a des besoins qui ne sont pas apportés par la détention. Je pense que son transfert devra se faire dans un établissement un peu plus adapté, notamment avec une unité psychiatrique", explique maître Dévaguy Mardaye.
Un transfert en Hexagone serait déjà validé par l’administration pénitentiaire, selon le syndicat FO. "Nous avons obtenu ce transfert, nous n’avons pas encore la date précise. C’était important. Ce détenu est passé il y a quelques mois à la juridiction pour d’autres agressions, notamment au centre pénitentiaire de Saint-Denis. Je pense qu’il faut mettre un stop à tout cela et montrer à l’ensemble des personnes détenues que lorsqu’on touche un surveillant, on risque d’être condamné pénalement et d’être transféré hors du département et poursuivre sa peine dans un centre pénitentiaire de l’Hexagone", indique Vincent Pardoux.
Le mis en cause a été transporté à la prison du Port où il a écopé de 30 jours de quartier disciplinaire. La construction d’une unité psychiatrique spécialisée à La Réunion, défendue par les syndicats depuis de nombreuses années, reste quant à elle sans réponse.