Mardi 3 mai vers 8h30, Annie-Claude Eugène a vécu la peur de sa vie alors qu’elle se trouvait sur son lieu de travail. Fonctionnaire au centre des finances publiques du Tampon, cette mère de famille a vu deux de ses collègues blessés par balle. Une scène de panique qui restera gravée dans sa mémoire. Encore sous le choc suite à la fusillade survenue dans les locaux de la Trésorerie du Tampon, elle explique que ses collègues ont tout tenté pour raisonner le "forcené".
Annie-Claude Eugène doit prendre sa retraite dans deux mois mais d’ici là, elle devra affronter sa peur pour retourner sur son lieu de travail alors que ce matin, elle a vécu "la peur de sa vie" . L’impensable s’est produit peu de temps après l’ouverture des bureaux : un contribuable énervé a littéralement perdu son sang froid avant de passer à l’action en tirant plusieurs coups de feu dans les locaux de la Trésorerie du Tampon.
"Je suis incapable de savoir combien de temps tout cela a duré car tout s’est enchaîné très vite" explique Annie-Claude, encore sous le choc plusieurs heures après la fusillade. Au total, huit employés étaient présents lorsque les coups de feu ont été tirés.
"Tout a commencé lorsqu’on a entendu bruit, comme un râlé-poussé, dans le bureau d’une des conseillères. Nous nous sommes précipités à plusieurs dans le bureau pour tenter de rétablir le calme"... Pour Annie-Claude, tout s’est déroulé très vite. Le bureau de sa collègue était ravagé, l’homme incontrôlable malgré les tentatives de ses collègues pour le calmer... Elle explique également que la colère du forcené serait due au fait que la conseillère lui ait demandé de rédiger une lettre. Connu comme ayant des problèmes financiers, l’homme n’aurait pas supporté cette nouvelle demande.
Alors que plusieurs fonctionnaires tentent de le calmer en le bloquant dans le bureau, l’individu aurait fait "un geste de recul avant de placer sa main dans le dos". Rapidement, l’un des employés a crié "revolver !", ce qui a ensuite engendré un mouvement de panique."C’est à ce moment-là que je suis partie me cacher dans un autre endroit de l’agence et j’ai eu la peur de ma vie au moment de sortir... J’avais peur qu’il me tombe dessus, avec tout ce que l’on voit aujourd’hui".
L’homme a ensuite tiré les premiers coups de feu mais la fusillade ne s’est pas interrompue à cet instant. Alors que le forcené était sorti du bureau et que plusieurs employés s’étaient terrés à l’intérieur, d’autres coups de feu ont été tirés par la porte entrouverte et un second fonctionnaire a été touché.
Le forcené a ensuite réussi à prendre la fuite au guidon de son scooter... Avant de mettre le feu à son domicile situé au 14ème kilomètre au Tampon. L’auteur des coups de feu a ensuite été interpellé par les gendarmes alors qu’il était encore en possession d’un revolver et d’une arme de calibre 12. Il sera déféré devant le parquet.
Pour Annie-Claude Eugène et ses collègues, la reprise du travail s’annonce d’ores et déjà difficile. "J’appréhende le contact avec le public" conclut cette fonctionnaire.