Ce mercredi, le tribunal correctionnel a condamné un homme de 28 ans à une peine de trois ans dont un an assorti du sursis probatoire. À plusieurs reprises, il avait frappé sa compagne et lui avait notamment infligé une double fracture de la mâchoire en donnant un coup de pied circulaire.
En évoquant son casier judiciaire, plus précisément ses condamnations pour exhibitions sexuelles, le prévenu n’est pas à l’aise. Les yeux fermés, il tient son visage et agite ses pieds. Des signes laissant paraître sa nervosité. À l’audience en comparution immédiate et lors de ses explications, il reste impassible et garde son sang-froid, contrairement à mardi où ses cris résonnaient dans le tribunal. En voyant son ancienne compagne ce mercredi, il a un mouvement en sa direction. Immédiatement, son avocate lui bloque l’accès. L’escorte policière est renforcée.
“Il n’y a aucune prise de conscience de sa part. Son comportement fait peur […] Cet homme est à vomir”, lâche Me Chantal Laguerre, l’avocate de la victime. Une remarque de trop. Le ton monte entre les avocats. À tel point que la présidente devra demander le calme et suggère à l’avocate de la partie civile de “modérer son langage”.
Le 29 mai, sa compagne vient porter plainte à la police. Elle relate plusieurs scènes de violence. Vaisselle cassée, tasse lancée chez les voisins, gifles et coups. Un soir, chez elle, à Saint-Denis, il escalade l’immeuble et rentre dans l’appartement. Il assène un coup de pied circulaire au visage de la victime et la roue de coups. La mère de famille est blessée et souffre d’une double fracture de la mâchoire. “Il est incontrôlable et fait peur. Personne n’ose lui parler dans l’immeuble de peur de représailles”, avance la mère de famille à l’audience.
La famille du prévenu dit ne plus le reconnaître, surtout depuis qu’il consomme de la chimique. De son côté, il minimise les faits et reconnaît avoir donné un coup, après avoir été poussé à bout. “Elle a beaucoup de colère en elle. Le coup est parti. Je n’ai pas calculé et je regrette”, précise -t-il.
Concernant la chimique, il en consomme “régulièrement” pour “être apaisé”. Cette consommation aux produits stupéfiants est pointée du doigt par le procureur, Philippe Léonardo. “Le problème quand il consomme, c’est qu’il devient ingérable. Il explose et la personne qui en fait les frais, c’est sa compagne”, avance le procureur.
En défense, Me Fabienne Lefèvre revient sur le passé de son client et sa consommation de chimique. “Sa consommation surement massive n’est pas une excuse mais une explication. Il faut une peine qui puisse donner un coup d’arrêt à sa dérive sans fin”, plaide la robe noire.
Le prévenu aux 18 condamnations a écopé d’une peine de trois ans dont une année assortie du sursis probatoire. Il a été maintenu en détention.