Le couple comparaît ce mardi 20 septembre au tribunal de Saint-Denis pour avoir frappé violemment leur fils Driss, âgé de 14 ans. Le jeune avait alors fugué du domicile familial pour échapper aux coups de ses parents. Des violences ayant pour conséquence dix jours d’ITT.
Les faits remontent au 10 janvier 2022. À 21h30, la gendarmerie de Sainte-Marie est informée de la fugue de Driss, âgé de 14 ans. Lorsque les forces de l’ordre arrivent au domicile de ses parents, ils découvrent deux plants de zamal et un couple alcoolisé.
Ils expliquent avoir frappé leur fils, car il aurait peut-être volé de l’argent chez le voisin. Les coups ont été portés avec une crosse de hockey et une ceinture. En effet, la crosse s’est brisée sur le dos du jeune homme lorsque son père lui a porté les coups et sa mère l’aurait fouetté avec la ceinture. Driss s’est réfugié chez une dame. C’est elle qui l’a conduit aux urgences où seront constatées ses blessures : des traces rouges et bleues au dos, et multiples lésions récentes.
Ce n’est pas la première fois que de tels actes sont réalisés par le couple.À la barre, la mère explique "être dépassée par l’éducation de leur fils." "Driss ment tout le temps, il a déjà volé. On a déjà essayé tous les recours possibles, mais ça ne donne rien." Son époux reconnaît aussi les violences "mais je le referais si son comportement ne change pas."
La procureure rappelle à l’ordre les parents, leur mission première étant de "protéger un enfant. Ils sont échec là-dessus et la loi ajoute, l’autorité parentale s’exerce sans violence psychique ou physique."
Maître Motos, l’avocat de l’adolescent, plaide : "Driss est intelligent, très lucide sur la situation dans laquelle il vit, et il est attaché à ses parents. La réaction est disproportionnée, mais il comprend. D’autant plus qu’il a mis en échec les placements proposés. Il a grandi dans le zamal. Ils consomment entre quatre ou cinq joints par jour et le soir, de la bière ou du whisky. Casser une crosse de hockey sur le dos de leur fils n’est pas une sanction, mais une violence.”
Il est, entre-temps, retourné vivre chez ses parents. La mère est condamnée à dix mois de sursis probatoire, son mari à douze mois de sursis probatoire. Les deux ont une obligation de soins et doivent dédommager leur fils à hauteur de 1000 euros.