Au tribunal judiciaire de Saint-Denis, ce mardi 20 septembre, c’est une nouvelle affaire de voisinage qui a été jugée. Marcel et Denis, père et fils, ont menacé leurs voisins avec une arme à feu. Ils sont en conflit depuis plusieurs années. Auparavant, seules des injures étaient lancées à longueur de journées, jusqu’au jour où Denis a voulu régler les problèmes avec un fusil.
Le 5 mars 2022 à 12h50, lorsque Denis rentre chez lui, il est très énervé. Un tracteur bloque son allée. Le quinquagénaire est persuadé qu’il s’agit à nouveau d’un coup de ses voisins. La famille Jean, est en conflit avec Denis et son père, Marcel, depuis de nombreuses années. Alors pour Denis c’est la fois de trop. Il part chez lui récupérer son fusil et menace les Jean de tirer. Il explique son geste au tribunal : "Je reconnais les faits. J’étais fatigué, je sortais du travail et j’en avais marre. Je ne pouvais pas rentrer chez moi. Donc ce jour là, c’est allé trop loin."
La procureur relève tout de même dans le dossier le fait qu’un proche de Denis et Marcel ait confié cela aux policiers : "Les voisins savent qu’on a pas besoin de la loi pour régler les problèmes. Dans la famille on a le sang chaud et ça peut dégénérer." La représentante de l’Etat confirme : "En effet, ça a dégénéré."
L’avocat de Denis, Maître Motos, plaide le fait que son arme n’était pas chargée. La procureure rétorque que "certes, l’arme était à 30 mètres et pas chargée, mais les victimes ne le savent pas."
L’affaire ne s’arrête pas là. Après le départ des gendarmes, Denis met de la musique forte et agite à nouveau son arme en l’air. Les voisins n’entendent pas de coups de feu, mais ne sont pas pour autant rassurés par la situation. D’autant plus que la justice leur reproche de détenir sept armes acquises illégalement.
Pendant l’audience, la juge revient sur le profil des deux hommes. Elle pointe dans le dossier de Denis "une petite fraude au RSA." L’intéressé confirme : "Le RSA paye les charges. Avec mon travail non déclaré je gagne 1200 euros." Son avocat le défend en expliquant : "Je préfère avoir un travailleur face à moi. Quelqu’un qui se lève le matin pour faire des petits travaux. En effet, il va aider une dame pour des petites missions au quotidien, cette personne lui a notamment payé les frais d’honoraires, car elle sait que c’est un bosseur."
Son père est à la retraite. Son avocate explique qu’"il n’a acheté ces armes. Elles ont été léguées par son père. La détenir est comme un relique, un souvenir de son père décédé, et il ne sait pas s’en servir. Il ne savait pas, non plus, qu’il fallait les déclarer, car elles sont hors d’usage et ne sait même pas quelles sont les munitions à mettre dedans. C’est un homme qui ne sait ni lire ni écrire."
Finalement, Denis écopera de huit mois de sursis et son père de trois mois de sursis. Les deux ont interdiction de détenir une arme.