DR
Un jeune homme a été arrêté après avoir harcelé son ex-compagne et détérioré son véhicule. Il s’en est suivi un enchaînement d’insultes visant l’ensemble de la chaîne judiciaire.
Ensemble de jogging blanc et queue de cheval, le jeune homme de 23 ans écoute sagement le juge énumérer les insultes lors de son procès. Tout a commencé le 25 novembre dernier. Le prévenu écope d’une interdiction de contact avec son ex-compagne suite à une plainte pour harcèlement.
Quatre jours plus tard, il se rend sur son lieu de travail, une galerie commerciale dionysienne. Alors qu’elle se gare sur le parking, le jeune homme l’interpelle, lui demande une deuxième chance. Elle refuse. Il s’empare d’un galet, casse son pare-brise arrière et abîme son pare-brise avant. Son ex-compagne appelle la police.
Il insulte les policiers, la médecin, son avocate, l’expert et le juge
Pendant son arrestation, il traite les fonctionnaires de police de “fils de pute” avant d’inscrire “nique la police” sur les murs de sa cellule. Présenté à la médecin, il la traite de “pute” et crache en sa direction. Une fois en garde à vue, il explique que le galet qui a brisé le pare-brise de son ancienne compagne lui “a échappé des mains”, son avocate exprime des doutes sur la crédibilité de cette version des faits. Le jeune homme invite alors son conseil à “niquer sa mère”. Il passera le reste de sa garde à vue sans avocat.
Le festival d’insultes ne s’arrête pas là. L’homme est ensuite examiné par un expert psychiatre à qui il affirme : “Je m’en fous de tes questions” avant d’insulter… le juge.
Plus calme sous traitement
La raison d’un tel déchaînement verbal ? Pour le prévenu, c’est parce qu’on ne lui a pas donné son traitement, du baclofène, qui permet de réduire l’impulsivité. “Il est de nouveau sous baclofène, on peut tous voir que son humeur est calme. Il a une maîtrise absolue”, note son avocat durant l’audience.
Le jeune homme explique qu’il a eu une enfance difficile. Il a grandi en foyer et était incarcéré pour la première fois à 15 ans. Depuis il vit de mendicité, a été condamné cinq fois et est devenu accro au tabac chimique. Après une overdose, il est tombé dans le coma pendant six jours. “On m’a détecté une anomalie cérébrale”, explique-t-il, “depuis, j’ai des sautes d’humeur. Ça a détruit ma vie”.
"Elle voudrait que cette relation se termine"
Et peut-être celle de son ex-compagne. Une femme qui l’a hébergé car elle était “profondément amoureuse”, justifie son avocate. Mais les addictions du jeune homme prenne le dessus lors de leur vie commune. Il commence à la harceler pour qu’il lui donne de l’argent et menace de se suicider si elle ne le fait pas. Après qu’elle l’ait quitté, il l’appelle à de nombreuses reprises, se rend sur son lieu de travail et effraye les collègues de son ex-conjointe. “Elle voudrait dire que cette relation est terminée et qu’elle veut vivre en paix”, indique le conseil de la femme.
L’homme est condamné à 18 mois de prison et à la révocation de son sursis à hauteur de six mois. Il devra verser 1500 euros à son ex-compagne.
P.K.