Un agriculteur a rendez vous avec la Justice ce jeudi. Il est accusé d’avoir défriché une parcelle de plus de 7 km de long et de 30 m de large dans le périmètre du Parc National.
Un exploitant agricole devant le Tribunal Correctionnel pour une infraction à l’environnement : l’image n’est pas courante ; elle est même inédite à La Réunion. Ce jeudi, Bernard de Palmas, un agriculteur installé sur la commune de Sainte-Marie, fera face à la Justice.
L’homme de 59 ans sera jugé pour avoir défriché - sans avoir eu une quelconque autorisation préalable - une parcelle de 22 hectares en plein coeur de la forêt régionale primaire.
Une action lourde de conséquences puisque la zone concernée, qui se trouve dans le périmètre du Parc National des Hauts a été littéralement dévastée.
Comme l’a confirmé l’Office National des Forêts, de multiples espèces protégées de la faune et la flore réunionnaise ont été détruites et les dommages causés, dont le montant dépasse aisément le million d’euros, mettront des années à être effacés.
Cette saignée qui est considérée comme une grave infraction à l’environnement pourrait coûter cher à Bernard de Palmas. Le prévenu encourt en effet une amende maximale de 33 millions d’euros. La Loi prévoit aussi une peine de prison de deux ans ferme pour sanctionner les délits de cette nature.
Ce procès qui pourrait faire jurisprudence sera le premier d’une longue série de dossiers examinés ce jeudi au Palais de Justice de Champ-Fleuri. D’autres auteurs d’atteintes à l’environnement comparaitront au Tribunal Correctionnel de Saint-Denis et devront justifier leurs actes.
A travers cette session spéciale, la Justice envoie un signal fort à ceux qui ne respectent pas l’environnement. Cet après-midi, c’est le procureur Pierre Martello qui représentera le Parquet.
Pas moins de treize affaires d’infractions à l’environnement seront jugées au Tribunal Correctionnel aujourd’hui. Le procès de l’exploitant agricole Bernard de Palmas débutera à 14 heures ce jeudi.