A la barre, le mécanicien Stéphane Libel pris en otage par les disciples de Juliano Verbard en avril 2009, a raconté son calvaire.
Le procès en assises de l’évasion de Juliano Verbard s’est poursuivi cet après-midi avec les témoignages des différents enquêteurs qui ont coordonné la traque de Petit Lys d’Amour (cf linfo.re : Verbard : le récit de la traque par les enquêteurs). Autre élément mis en évidence par ces témoignages : la planification d’un suicide collectif en cas d’échec de l’évasion. L’ancien directeur de la prison de Domenjod, Hubert Moreau, a également été entendu par la cour d’assises. "L’évasion a duré exactement 42 secondes", a souligné l’ancien directeur, expliquant qu’aucune prison de l’Outre-Mer ne dispose de filets anti-hélicoptère.
Après le témoignage de l’ancien directeur, c’est le mécanicien Stéphane Libel qui s’est exprimé à la barre. Visiblement très ému, le jeune homme a raconté son calvaire. Assis au premier rang, le pilote Yann Morvan le soutient du regard. Depuis ces événements dramatiques, un lien très fort s’est tissé entre les deux hommes, qui ont tous deux frôlé la mort. Le 27 avril 2009, leurs vies ont définitivement basculés.
Menacé de mort par les disciples de Verbard, le jeune mécanicien est ligoté à l’arrière de l’hélicoptère. Déterminés, les preneurs d’otage n’hésitent pas à lui mettre un pistolet sur la tempe. A l’approche de la prison de Domenjod, son coeur se serre encore et il voit sa vie défiler. "A la fin avec le pilote, on s’est serré dans les bras et on a pleuré", déclare t-il. A ce moment là de son audition, l’émotion est trop forte, le pilote Yann Morvan essuie une larme.
Les gestes, les paroles du jeune homme montrent que le traumatisme est profond. "Je vais vivre tout le temps avec cette peur", conclut celui qui a entamé une formation de pilote.
Retrouvez dans la vidéo ci jointe les interviews d’Hubert Moreau, ancien directeur de la prison de Domenjod et de Stéphane Libel.