Ce jeudi 22 septembre, la société Maevasion se retrouvait de nouveau devant la justice dans le cadre de l’affaire du naufrage de son bateau, le Maeva 4. En juin 2017 à l’entrée du Port de Saint-Gilles 3 personnes sont décédées. En première instance, la société Maevasion avait été condamnée pour homicide et blessures involontaires à 150 000 euros d’amende, et l’interdiction définitive de transporter des personnes.
Ce jeudi 22 septembre, la société Maevasion se retrouvait de nouveau devant la justice dans le cadre de l’affaire du naufrage de son bateau, le Maeva 4. Il y a cinq ans, celui-ci chavirait avec, à son bord, neuf passagers. L’arrêt du moteur gauche du navire a entraîné un manque de puissance qui n’a pas pu résister à la houle, selon le Bureau d’enquêtes sur les événements de mer. En effet, ce jour-là, un avis de vigilance forte Houle était en vigueur dans le secteur.
Michèle Malbranque a survécu au naufrage du Maeva 4, pourtant elle porte encre les stigmates de cette tragédie. Dans ce drame elle a perdue son conjoint et son fils unique, ces souvenirs continuent de la hanter 5 ans plus tard.
"La dernière image de mon fils que j’ai c’était dans une mare de sang. Quand on m’a ramené sur le zodiac hors de l’eau j’étais blessée et vivante, mon fils était allongé à mes pieds, je ne le savais pas à l’époque, mais mon fils était mort".
Si pendant l’audience elle témoigne avec assurance à la barre, Michèle Malbranque craque, elle fait un malaise au moment ou la défense plaide en faveur de Maevasion, évoquant le naufrage comme un coup du sort.
"Chacun défend ses intérêts, la loi le permet, mais il faut aussi tenir compte qu’il y a des morts et que plus rien ne changera pour eux malheureusement. Il y a également des victimes qui sont restées vivantes, un jour je ne réussirai plus à tenir. Je ne suis malheureusement pas morte, c’est le destin. Je n’ai pas mis fin à mes jours, mais un jour on va me pousser trop loin. Mon fils n’est pas mort par manque de chance, on a tué mon fils", indique-t-elle.
La troisième victime, un marin travaillant pour la société Maevasion est décédé suite au naufrage. Pour les parties civiles, la responsabilité de la société ne fait aucun doute, les passagers n’étaient pas en sécurité.
"on voit que ce jour-là, la mer était très forte, il y avait un danger évident pour rentrer dans le port. On n’a même pas dit aux passagers de mettre leur gilet de sauvetage. Il est évident que le capitaine n’avait pas la conscience aiguë des obligations qui étaient les siennes", estime le bâtonnier Laurent Payen, avocat de la partie civile.
Jugé coupable en première instance, le procureur a requis 200 000 euros d’amende et l’interdiction de transporter à nouveau des personnes à l’encontre de la société Maevasion. La décision sera rendue le 24 novembre prochain.
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