Le groupement Vinci-Bouygues réclame 971 millions d’euros à la région. Un chiffre astronomique pour la collectivité qui a déjà dépensé plus de 2,5 milliards d’euros. L’audience s’est tenue ce mardi au tribunal administratif de Saint-Denis.
Selon les multinationales Vinci et Bouygues des imprévus - retard administratif, aléas climatiques ou encore impossibilité d’accès au chantier de la NRL - perturbent le chantier et augmentent le budget. Elles demandent une indemnisation de 971 millions d’euros à la Région.
"On a découvert des données géologiques qui n’étaient pas prévues dans les documents. Ce surplus a vraiment coûté aux entreprises. Une cinquantaine de millions d’euros", déclare Maître François Balique, avocat du groupement Vinci et Bouygues.
Tout au long de l’audience, le rapport public égrène une à une les réclamations portées par les entreprises. La quasi-totalité des demandes d’indemnisation sont rejetées. Selon la magistrate, la Région n’a pas à financer ces dépassements et renvoie la faute aux entreprises. Elle explique qu’il fallait prévoir ces aléas et mieux estimer les besoins avant le chantier.
"La Région a, dans sa conception du marché et pendant toute l’exécution du marché, à chaque fois répondu présente quand il y avait de réelles difficultés qu’il fallait régler. Elle a accepté en toute bonne foi de prendre à sa charge un nombre de sommes, mais là les réclamations du groupement sont manifestement non fondées en droit comme en fait " , ajoute Maître Cédric Uzan-Sarano, avocat de La Région.
Initialement les travaux étaient évalués à 1,6 milliard d’euros. Mais en tout plus de 2,5 milliards ont déjà été déboursés. Le groupement d’entreprises Vinci et Bouygues réclame 726 millions d’euros pour compenser le coût des travaux et matériaux, 245 millions pour compenser des retards de paiement, soit 971 millions supplémentaires.
La somme est astronomique, elle correspond au budget annuel de la Région.
"Nous n’aurons plus de marge de manoeuvre pour réhabiliter les lycées, nous n’aurons plus de marge de manoeuvre pour en reconstruire, pour les routes, les ponts. Nous n’aurons plus de marges de manoeuvre pour les transports durables".
Le délibéré sera rendu les 8 et 22 octobre prochains mais toutes les demandes n’ont pas pu être examinées pendant cette première journée.
La suite des réclamations sera détaillée par le rapporteur public lors d’une prochaine audience prévue avant la fin de l’année.