Le procès du jeune Jonathan Brézé s’est poursuivi cet après-midi avec l’audition de la victime et le passage à la barre des experts. L’accusé s’est lui aussi exprimé, livrant de nouvelles versions toujours aussi incohérentes et contradictoires.
"Passer pour un criminel ou pour un homosexuel, c’est la même chose : c’est la honte". Ces propos tenus par Jonathan Brézé ce lundi n’ont pas manqué de faire réagir l’assistance.
Suite au rappel des faits, les jurés de la Cour d’Assises sont entrés dans le vif du sujet. La victime s’est exprimée brièvement. Encore très choqué par les événements, l’homme ne parvient toujours pas à comprendre l’acte de violence qu’il a subi.
Le jour de l’agression, Jonathan Brézé a asséné plusieurs coups de couteau à sa victime, la blessant sérieusement au thorax, à la gorge et au bras. A la barre, le quadragénaire admet avoir regardé le jeune Dionysien. Mais il se demande pourquoi son agresseur a utilisé une arme blanche et s’étonne encore de l’acharnement dont il a fait l’objet il y a deux ans,"tout cela, à cause d’un regard".
Alors qu’il reconnaissait les faits en 2009, l’accusé est depuis revenu sur ses déclarations. Dans le box, le jeune homme de 22 ans est allé encore plus loin aujourd’hui, assurant que sa victime lui avait mis la main aux fesses, ce qui l’aurait énervé et l’aurait conduit à un coup de folie. Cette thèse, la partie civile n’y croit pas une seconde. Pour Maître Brigitte Hoarau, "l’accusé a un véritable problème. Il n’accepte pas la différence".
Les interventions de Jonathan Brézé ont mis en avant de profondes incohérences et des contradictions. L’auteur présumé de cette tentative d’assassinat est allé jusqu’à évoquer un viol dont il aurait été victime durant sa période de détention. L’analyse des experts a permis de mettre en lumière la personnalité complexe du Dionysien.
Le jeune homme semble avoir pris la mesure de son geste et affirme que l’homophobie n’est pas le motif dans cette affaire. Difficile d’y croire au vu de ses antécédents et de ses propos pour le moins crus. Avant l’agression de la Souris-Chaude, Jonathan Brézé avait déjà copieusement insulté un voisin homosexuel et critiqué son orientation sexuelle.