Mis en examen pour le meurtre du petit Mathéo, décapité, éventré et brûlé mercredi dans le quartier de Beaulieu, Jean-Charles Artaban a été mis en examen et écroué. Les proches du petit garçon veulent comprendre.
Que s’est-il réellement passé mercredi dans la rue Jean Robert quartier Beaulieu à St-Benoît ? Comment se sont enchaînés les tragiques événements qui ont conduit au décès du petit Mathéo, quatre ans ? Autant de questions qui demeurent sans réponses précises à ce stade.
Le calvaire du garçonnet, décapité, éventré, brûlé et jeté en pâture aux chiens par Jean-Charles Artaban, a mis la Réunion en émoi.
Jasmine, la maman du petit Mathéo est sortie de l’hôpital mais elle ne parvient toujours pas à s’exprimer sur les actes de barbarie et de torture subis par son fils.
Acte de vengeance ? Coup de folie ? les différentes expertises commandées par la Justice devront déterminer la nature du crime commis par Jean-Charles Artaban.
Jasmine, la mère de la victime et Jean-Charles Artaban sont les deux seuls témoins directs dans cette sordide affaire, d’où la complexité pour les enquêteurs de démêler le vrai du faux.
Jusqu’ici, le meurtrier présumé assumait les actes de torture et de barbarie infligés au petit Mathéo. Mais lors de son défèrement hier soir, Jean-Charles Artaban a fait des révélations surprenantes.
Déféré ce jeudi au Palais de Justice de Champ-Fleuri, Jean-Charles Artaban a été mis en examen pour meurtre sur enfant de moins de 15 ans avec deux circonstances aggravantes : actes de torture et de barbarie.
Muet lors des premières auditions à la gendarmerie de Beaulieu à Saint-Benoît, Jean-Charles Artaban finit par parler aux enquêteurs dans l’après-midi de ce jeudi, avant de se répéter au tribunal de Saint-Denis où il a été déferré. L’homme de 37 ans est placé en détention provisoire à la prison de Domenjo et mis en examen pour meurtre sur mineur de moins de 15 ans avec actes de torture et de barbarie.
Le Bénédictin nie pourtant être à l’origine de la mort du petit Mathéo. Selon sa version relatée par son avocat Lucas Caliamou, le garçon serait mort d’une chute alors que sa mère le tenait dans ses bras. Avant le drame, les deux adultes auraient fait l’amour et auraient dansé devant la maison. C’est à ce moment que Jasmine aurait laissé tombé Mathéo de ses bras selon les dires de l’accusé.
Durant l’audition devant le parquet, le discours de Jean-Charles est beaucoup moins incohérent que lors des premiers interrogatoires à la gendarmerie de Beaulieu. Lucas Caliamou, son avocat, s’apprête à demander dès ce vendredi des expertises psychiatriques dans le cadre de l’instruction.
Il veut également en savoir plus sur les relevés sanguins qui auraient été pris. Pour le moment seul les résultats négatifs de l’éthylotest ont été révélés par le procureur de la République. Jean-Charles Artaban affirme au procureur qu’il était sous l’effet de l’alcool, tout comme Jasmine, la mère de Mathéo. Et son avocat estime qu’il était peut-être sous l’emprise de psychotropes.
Tandis que la mère assure avoir été brutalisée par Jean-Charles Artaban le jour du drame, ce-dernier rejette désormais la culpabilité sur Jasmine et jure que la mort du petit garçon a été causée par la mère. Il précise aussi qu’il a mutilé le petit corps pour pouvoir mieux le faire disparaitre.
A l’issue de sa présentation devant le juge, Jean-Charles Artaban a pris la direction de Domenjod hier soir, où il restera jusqu’à son jugement. Cette affaire est aussi délicate que complexe. Les enquêteurs doivent vérifier la véracité des déclarations de la mère Jasmine. Des propos qui s’opposent à la version livrée par Jean-Charles Artaban.
Dans la vidéo jointe, le témoignage de la grand-mère et de la soeur du petit Mathéo. Elles veulent comprendre les raisons qui ont poussé Jean-Charles Artaban à commettre l’irréparable.