Le procès du double-enlèvement d’Alexandre Thélahire s’est poursuivi ce lundi devant la cour d’assises. Au quatrième jour d’audience, les débats étaient centrés sur le rôle joué par Alexin-Jusmy Michel et les frères Daleton. Comment Johan et Patrice Daleton qui disposaient jusque là d’un casier judiciaire vierge ont-ils pu agir sous l’influence des membres de la secte "Coeur douloureux et immaculé de Marie" ?
Alors qu’ils livraient leurs versions du deuxième enlèvement d’Alexandre Thélahire, les frères Daleton ont tenté de justifier leur acte ce lundi devant le jury de la cour d’assises. Johan et Patrice, deux des ravisseurs du jeune adolescent ont décrit la confiance aveugle qu’ils portaient à Juliano Verbard et à ses adeptes, à l’époque des faits.
Lorsque l’ordre de kidnapper Alexandre a été donné, les membres du commando assurent qu’ils n’ont pas réfléchi une seule minute. Après avoir surveillé le domicile de la famille Thélahire, situé rue Sainte-Anne, les bras armés de la secte "Coeur douloureux et immaculé de Marie" sont passés à l’action. Le jury s’interrogeait aujourd’hui sur la motivations des ravisseurs d’Alexandre. Pourquoi Johan et Patrice qui n’avaient pas de casier judiciaire et étaient des hommes sans histoire se sont-ils engagés dans un tel projet ? A quel moment ont-ils mesuré la gravité de leur geste ?
Le témoignage des deux accusés, couplé à celui du patriarche Alexin Jusmy Michel a mis en évidence l’embrigadement total des membres du commando de Juliano Verbard. Ce lundi, le Président de la cour Michel Carrue a également entendu trois témoins directs de l’enlèvement du jeune Alexandre : parmi eux figurait l’animateur vedette de la radio FreeDom Bobby. C’est lui qui le soir du 3 août 2007 a alerté la police et relevé la plaque d’immatriculation des ravisseurs. Ces précieuses informations permettront par la suite aux autorités policières de lancer une véritable chasse à l’homme.
Ce lundi, le bâtonnier Georges-André Hoarau qui défend les intérêts de John Daleton a relancé une thèse contestée par la police : selon l’avocat, les autorités étaient en mesure d’intercepter les ravisseurs d’Alexandre mais elles n’ont rien fait. Le conseil avance l’hypothèse selon laquelle Alexandre aurait servi d’appât pour arrêter Juliano Verbard.
Maître Amel Khlifi-Ethèves, l’avocate de Fabrice Michel a quant à elle insisté sur la volonté de son client et des autres accusés de libérer Alexandre le dimanche soir. Selon le témoignage des accusés, ils auraient été pris de court.