Sur les zones ravagées par l’incendie qui a sévi pendant dix jours au coeur de la forêt du Maïdo, il ne reste que cendres et bois mort. Les conséquences écologiques sont désastreuses : selon les spécialistes de l’Office National des Forêts (ONF), sept espèces végétales rares sont menacées ou vulnérables. Sur près de 800 hectares auparavant recouverts de verdure, le paysage laisse désormais place à un spectacle de désolation.
A 2000 mètres d’altitude, la forêt du Maïdo affiche une cicatrice de près de 800 hectares. Au coeur du Parc National de la Réunion, l’espace parti en fumée abritait une dizaine d’espèces végétales uniques au monde. Parmi les plus connues : la fleur jaune, le branle et le tamarin. Même si pour l’heure, aucun bilan définitif ne peut être dressé, les conséquences sont d’ores et déjà désastreuses.
Un tiers des espèces rares du plateau incendié sont aujourd’hui menacées d’extinction. Inconnues du grand public, plusieurs espèces de fougères uniques au monde ont été victimes de cet incendie ravageur. Pour les spécialistes de l’ONF, il faudra donc entamer un travail de reconnaissance, afin de détecter s’il reste des espaces intactes où ces plantes sont toujours présentes. "A certains endroits, les dégâts semblent effectivement moins importants : quelques petites poches de végétation semblent préservées. Ce qui laisse espérer que la régénération des espèces indigènes sera favorisée".
En contrepartie, d’autre parties sont visiblement plus touchées. "En relation avec le Conservatoire botanique national de Mascarin (CBNM) le Parc National commence à évaluer les premiers dégâts sur des espèces rares de plantes, comme les fougères. A ce jour, plus de 15 stations d’espèces rares sont localisées dans la zone touchée par le feu".
Pour rappel, le bilan provisoire fait état d’au moins sept espèces indigènes menacées concernées. Parmi elles, deux sont considérées en danger critique d’extinction au plan mondial par l’Union internationale de conservation de la nature (UICN) :
– Dryopteris pentheri.
– Pellaea quadripinnata.
S’y ajoutent cinq autres, considérées comme menacées ou vulnérables :
– Hymenophyllum peltatum (EN : taxon menacé d’extinction)
– Parietaria debilis (EN)
– Cystopteris diaphana (EN)
– Asplenium monanthes (EN)
– Asplenium theciferum (VU : vulnérable)
L’incendie est aujourd’hui circonscrit mais reste toutefois sous haute surveillance. Le travail du Parc national devra également "déterminer si une intervention humaine est nécessaire pour aider ou favoriser la régénération des espèces indigènes".